Depuis le 4e siècle, les fidèles catholiques se préparent à la fête de Pâques par un temps de jeûne. Dans certains diocèses, les auteurs de péché particulièrement graves – apostasie, meurtre, hérésie ou adultère – se confessaient alors devant leur évêque. Ils étaient ensuite recouverts de cendres puis expulsés de l’église pour un temps de pénitence. Ils y étaient réadmis le Jeudi-Saint, après avoir reçu l’absolution.
Cette utilisation de cendres en symbole de pénitence trouve ses origines dans l’Ancien Testament : «Fille de mon peuple, ceins le cilice, roule-toi dans la cendre» enjoint le Seigneur à Jérusalem pour sa repentance (Jr 6,26). Ce symbole est aussi repris par le Christ : «Si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et Sidon, il y a longtemps qu’elles auraient fait pénitence avec le sac et la cendre» (Mt 11,21).
Peu à peu, la pénitence publique disparaît mais l’imposition des cendres demeure et est étendue à tous les catholiques vers le 10e siècle. Celles-ci sont déposées en croix sur le front du fidèle par un ministre consacré qui prononce la formule «Tu es poussière et tu redeviendras poussière» (Gn 3,19). Si le rituel est resté le même, la réforme liturgique suivant le Concile Vatican II (1963-1965) propose une seconde formule rituelle : «Convertissez-vous et croyez à l’Evangile» (Mc 1,15).
Pour sa part, la date du mercredi des Cendres a formellement été établie par le pape Grégoire Ier en 591, afin de compter 40 jours de jeûne avant Pâques, en mémoire des 40 jours du Christ au désert. Cette célébration se tient donc chaque année 46 jours avant la fête de la Résurrection du Seigneur, les dimanches n’étant pas jeûnés.
Quant aux cendres imposées, elles proviennent de la combustion des rameaux bénis distribués lors du dimanche des Rameaux – dernier dimanche de carême – de l’année précédente. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
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