La guérison en 2008 de Soeur Bernadette Moriau, fut «soudaine, instantanée, complète, durable et reste inexpliquée dans l’état actuel de nos connaissances scientifiques», explique le diocèse de Beauvais dans un communiqué. L’évêque de Beauvais en reconnait formellement le caractère ‘prodigieux-miraculeux’ et la valeur de ‘signe divin’ obtenu par l’intercession de la vierge Marie.
Bernadette Moriau, née dans le département du Nord en 1939, entre à 19 ans la congrégation des sœurs franciscaines oblates du Sacré Cœur de Jésus. Elle devient infirmière en 1965. Mais dès 1966, elle est atteinte d’une maladie évolutive invalidante. Malgré quatre interventions chirurgicales, et de nombreux traitements, elle ne peut plus exercer comme infirmière ni marcher normalement. En 1987, compte tenu de l’évolution de sa maladie, elle est déclarée invalide.
En juillet 2008, elle participe au pèlerinage à Lourdes de son diocèse et reçoit le sacrement des malades. Elle se déplace alors en fauteuil roulant. À son retour en Picardie, le 11 juillet 2008, après un temps d’adoration à la chapelle, «elle ressent une sensation inhabituelle de relâchement et de chaleur dans tout son corps». Elle «perçoit comme une voix intérieure qui lui demande d’enlever l’ensemble de ses appareils, corset et attelle», relate le communiqué du diocèse. Revenue dans sa chambre, Soeur Moriau interrompt le jour même tous ses traitements. Elle se met immédiatement à marcher sans aide. Le pied de la religieuse déformé par la maladie avait repris sa forme normale. En proie à une vive émotion, elle fait constater ce changement par les sœurs de la communauté. Puis va voir son médecin traitant et les spécialistes qui confirment sa guérison.
Elle dépose ensuite devant le Bureau des constatations médicales de Lourdes qui ouvre une procédure. De nouveaux examens médicaux, des expertises et trois réunions collégiales à Lourdes en 2009, puis en 2013 et en 2016 permettent d’affirmer «le caractère imprévu, instantané, complet, durable et inexpliqué de la guérison».
Après avoir été informé par Lourdes de ces conclusions, l’évêque de Beauvais réunit une commission diocésaine pour étudier ce cas qui détermine le caractère miraculeux de la guérison. Après un débat intérieur, Mgr Benoît-Gonnin publie, le 11 février 2018, date de la fête de Notre-Dame de Lourdes, un mandement par lequel il déclare le caractère prodigieux et miraculeux de la guérison de Sœur Bernadette Moriau. «Oser dire que Dieu est intervenu par la voie d’un miracle dans une existence, c’est quelque chose de redoutable. J’ai bien conscience que j’agis comme évêque de Beauvais et que, en même temps, que ça retentit sur l’Église en France et dans le monde.»
«En aucun cas je n’ai demandé la guérison, mais la conversion du coeur et la force de poursuivre mon chemin de malade», explique la religieuse, désormais âgée de 79 ans et en excellente santé, dans une vidéo diffusée par le diocèse.
Jusqu’à la fin de 2016, sur les 7200 guérisons répertoriées comme ayant eu lieu à Lourdes, seulement 69 avaient été reconnues par l’Église comme miracles. Le précédent miracle survenu à Lourdes, la guérison en 1989 d’une Italienne victime de graves crises d’hypertension, avait été reconnu en 2013. (cath.ch/ag/com/mp)
Maurice Page
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