Ignace Ephrem II Karim, patriarche d’Antioche des syro-orthodoxes, a célébré une liturgie solennelle en rite antiochien le 3 février 2018. Un petit groupe de fidèles de la communauté chrétienne locale, qui comptait près de 3’000 membres avant la guerre, participait à la cérémonie, ainsi que des religieux musulmans.
Les chrétiens, qui avaient fui les terroristes et les bombardements, commencent lentement à revenir dans la ville complètement dévastée par la guerre. Deir Ezzor était l’une des villes les plus disputées entre les milices djihadistes et l’armée gouvernementale au cours des années du conflit syrien. Les groupes djihadistes, en compétition entre eux, ont assiégé puis conquis une partie de la ville dès la fin 2013.
Dans son homélie, le patriarche Ignace Ephrem II a rendu grâce au Seigneur pour le lent retour à la normalité dans la ville tout en exprimant sa tristesse pour la dévastation provoquée par le conflit, qui a touché également églises et mosquées.
Accueilli dans la ville par le gouverneur, Mohammad Ibrahim Samra, le patriarche syro-orthodoxe a qualifié sa visite de signe montrant que la Syrie sortait actuellement des années de violences et de terreur. Il a confirmé l’engagement de l’Eglise dans l’œuvre de reconstruction et de secours au profit des populations martyrisées par le conflit.
Au cours de sa visite, le patriarche syro-orthodoxe a également inauguré la clinique Saint- Ephrem, premier pôle sanitaire instituée sur la base d’une initiative conjointe du comité pour les initiatives d’assistance du Patriarcat et de l’OMS.
En septembre 2014, les miliciens de Daech, le prétendu «Etat islamique», ont détruit l’église arménienne de la ville, mémorial du génocide arménien de 1915, dans laquelle se trouvaient les restes de victimes de ce premier génocide de l’histoire. Le 17 janvier 2016, ces mêmes djihadistes avaient attaqué les quartiers demeurés entre les mains de l’armée, massacrant au moins 300 civils et en déportant plusieurs centaines d’autres.
Peuplée d’Arabes, avec des minorités kurdes et arméniennes, cette cité de plus de 200’000 habitants est le chef-lieu d’une région frontalière de l’Irak. Une moitié de la ville est demeurée longtemps entre les mains de Daech, qui avait chassé les autres factions rebelles, l’autre ayant toujours été sous le contrôle du régime du président Assad. (cath.ch/fides/be)
Jacques Berset
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