L’affaire a été mise au jour fin 2013, lorsqu’Ivo Poppe a confié à son psychiatre avoir activement euthanasié plusieurs dizaines de personnes. Sa première victime était son grand-oncle âgé de 79 ans, étouffé avec un oreiller en septembre 1978 déjà. Il a également ôté la vie à trois autres membres de sa famille: un deuxième grand-oncle en mai 1986, son beau-père en 2004 et sa mère en 2011. L’ancien diacre a avoué avoir ôté la vie d’encore au moins dix patients, sans que les identités des victimes ne soient connues. Le jury devait donc uniquement se prononcer sur les victimes reconnues.
Selon son avocat les circonstances atténuantes ne manquaient pas le dossier. «J’ai rarement vu un homme si bon dans le box. Une peine doit aussi être personnalisée, pas prête à l’emploi», a argué l’avocat qui a relevé son rôle positif dans la vie sociale à Wevelgem. «A la clinique, à l’église, aux niveaux social et familial. Après son arrestation, il est ressorti qu’il allait donner la communion à domicile à 23 personnes à vélo. Il a également développé un réseau de visites aux malades.» Pour la défense, cette serviabilité est liée à la structure de sa personnalité, qui a également été le déclencheur des faits. «Il a enfreint la loi en voulant faire le bien.» Son avocat avait demandé une peine ne dépassant pas 15 ans de prison.
Appelé à témoigner lors du procès, le cardinal Jozef De Kesel, a précisé n’avoir jamais reçu de plaintes concernant Ivo Poppe. «J’ai été nommé évêque de Bruges en 2010 et je n’ai jamais eu de contact étroit avec Ivo Poppe , a expliqué l’actuel archevêque de Malines-Bruxelles. Ivo Poppe avait été immédiatement suspendu de son ministère de diacre dès que les faits avaient été révélés.
Alors que le ministère public avait requis la perpétuité, la cour a finalement tranché pour une peine de 27 ans de prison. (cath.ch/ag/mp)
Maurice Page
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