Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du saint-Siège, avait fait le déplacement de Lourdes pour la remise de ce prix qui honore la mémoire du Père Jacques Hamel, assassiné par deux jeunes djihadistes lors d’une messe de semaine le 26 juillet 2016, à St-Etienne du Rouvray. «L’harmonie entre liberté et vérité peut exiger le sacrifice jusqu’au martyre», a noté le prélat. Il a appelé les médias et les journalistes catholiques au «devoir d’identité, au courage de l’altérité et à la sincérité de l’intention.
«J’espère que le bien fasse plus de bruit que le mal», a relevé Roseline Hamel. La sœur du Père Jacques, membre du jury, a rappelé le désir de son frère de porter une espérance et d’être un artisan de paix.
Cette double volonté a été particulièrement mise en valeur dans le travail de Samuel Lieven. Le journaliste de La Croix a fait le portrait croisé de deux frères, Thomas et Benoît. L’un est catholique, l’autre est devenu musulman. La fracture a marqué la vie familiale, bientôt rattrapée par le drame des attentats qui visent à opposer les uns aux autres. Les frères ont pourtant entamé une voie de réconciliation: si l’histoire n’est pas finie, elle porte des signes d’espoir. Recevant son prix, Samuel Lieven, a invité ses collègues journalistes réunis à Lourdes pour les 22e Journées François de Sales, à prendre au sérieux la quête d’absolu des jeunes.
Une mention spéciale a été remise à «Croire dans le 9.3», un long reportage photographique de Michael Bunel, accompagné des textes de Romane Ganneval, pour le compte de l’agence photographique CIRIC. Il rend compte de la manière intense dont la foi est partagée dans le diocèse de Saint-Denis, en région parisienne, dans un département aux multiples facettes. Le dialogue raconté dans le reportage se poursuit grâce à l’organisation d’expositions et de débats autour du travail des journalistes. Romaine Ganneval, étudiante en journalisme, a relevé avoir choisi l’écrit «pour laisser le sujet prendre toute la lumière».
Vingt-six candidatures issues de la presse religieuse et profane étaient présentées pour cette première édition du Prix Père Jacques Hamel, créé par la Fédération des Médias Catholiques, en vue de distinguer un travail journalistique, mettant en avant les initiatives de paix et les démarches de dialogue interreligieux. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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