Les Chiliens et les Péruviens sont «deux peuples courageux, de bonnes personnes, même ceux qui sont un peu immobiles», a affirmé d’emblée le pontife, sous le ciel bleu romain.
Reprenant les différentes étapes de son voyage de six jours, le pape a remarqué que son arrivée au Chili avait été précédée par des manifestations de protestations, «pour différentes raisons». Cela a rendu d’autant plus «actuel», a-t-il commenté, le motif de ma visite : la parole du Christ ›je vous donne ma paix’. Car «seul Jésus mort et ressuscité peut la donner à qui se confie à Lui».
Cette approche, le pape l’a employée notamment avec les évêques, les prêtres et les consacrés du Chili, au cours de deux rencontres «très intenses». Elles ont été rendues «encore plus fécondes», a-t-il précisé, par la souffrance partagée des «blessures» qui affligent l’Eglise dans ce pays. Notamment la question des abus sexuels. »J’ai confirmé mes frères, a souligné le pontife, dans le refus de tout compromis lors d’abus sexuels sur mineurs, et en même temps en faisant confiance à Dieu, qui à travers cette difficile épreuve purifie et renouvelle ses ministres».
Avec les Indiens Mapuches, a poursuivi le successeur de Pierre, la messe «a transformé en joie les drames et les efforts de ce peuple». Avec les femmes en prison, le pape a rappelé son insistance sur l’exigence de réinsertion, car sans elle, «la prison est une torture».
Sa rencontre avec les jeunes a aussi été l’occasion d’un conseil: affronter les conflits dans la société, ne pas les occulter, mais les gérer par le «dialogue». Même à la maison, a-t-il improvisé, il y a des petits conflits. «Il ne faut pas les cacher sous le lit», mais en parler, a suggéré le pape.
Avec les autorités chiliennes enfin, le pontife a voulu recommander la «méthode de l’écoute»: celle des pauvres, des jeunes et des anciens, des immigrés. Et aussi «l’écoute de la terre».
Concernant la visite au Pérou, le pape François a souligné auprès des peuples amazoniens que l’unité n’est pas dans une «stérile uniformité». Mais plutôt dans les «richesses des différences» héritées de la culture et de l’histoire. »Ensemble, a-t-il ponctué, nous avons dit ›non’ à la colonisation économique et idéologique». De même qu’auprès des autorités civiles et politiques péruviennes, le pape a dénoncé la «corruption» qui menace le patrimoine environnemental, culturel et spirituel de ce pays.
Enfin, le pontife a mis en avant à Trujillo les «racines» spirituelles du Pérou, et notamment la forte «dévotion populaire à la Vierge Marie». A Lima, dans le sanctuaire le plus célébre du pays, il a relevé le «véritable poumon de foi et de prière», pour l’Eglise et la société, que représentent les 500 religieuses contemplatives. Aux jeunes, l’évêque de Rome a indiqué l’exemple des saints, pour les exhorter à ne pas «truquer» leur propre image, mais à suivre le Christ.
En préambule de l’audience générale, le pape François avait indiqué que des enfants malades suivaient également la catéchèse depuis la salle Paul VI, en raison du froid. Le pontife est passé les saluer juste avant l’audience, les lançant familièrement un «ciao!» (cath.ch/imedia/ap/bh)
Bernard Hallet
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