Pour cette réunion, les évêques du pays en exercice et émérites du Pérou étaient réunis dans une chapelle mariale de l’archevêché, contigu à la cathédrale. Avant de s’asseoir, le pape François, visiblement fatigué, est passé parmi eux et a pris le temps de tous les saluer, échangeant quelques mots avec chacun.
Saint Thuribe, évêque péruvien des 16e et 17e siècles, a passé 18 de ses 22 années d’épiscopat hors de son siège épiscopal, a noté le pape. C’est un évêque aux «semelles usées» à force d’avoir parcouru le territoire de son diocèse pour annoncer l’Evangile. Aujourd’hui, a souligné le pontife, il serait appelé un «évêque des rues».
Saint Thuribe a fait cette évangélisation dans la langue locale, a poursuivi le successeur de Pierre. Car il avait compris qu’il ne fallait pas être seulement proche physiquement pour évangéliser, mais qu’il fallait connaître le langage des autres. Pour le pape, c’est ce que les évêques doivent encore faire aujourd’hui: apprendre le «langage actuel», notamment celui du numérique, et comprendre les nouveaux paradigmes.
Cette évangélisation, a poursuivi l’évêque de Rome, passe par le don de soi par amour pour les autres. Cet amour, a-t-il affirmé, comprend que le bien spirituel ne peut jamais être séparé du juste bien matériel. C’est pourquoi les évêques doivent dénoncer les abus et les excès commis contre le peuple. En particulier contre les plus vulnérables.
A la fin de ce discours, dans lequel il a aussi insisté sur l’unité au sein de l’Eglise, le pape François a proposé aux évêques de lui poser quelques questions. Il a notamment expliqué que ce sont les évêques brésiliens, lors de la réunion du Conseil épiscopal latino-américain à Aparecida en 2007, qui les premiers avaient attiré son attention sur l’Amazonie et ses peuples. «Soyez audacieux en Amazonie», a suggéré le pape.
Il est aussi revenu sur la relation entre un évêque et les prêtres de son diocèse: une «relation père-fils». Parfois, a-t-il reconnu, des mesures disciplinaires sont nécessaires, mais toujours avec paternité. Et une décision irréversible ne doit jamais être prise sans un procès préalable, a mis en garde le successeur de Pierre.
Après cette rencontre, le pontife doit prier avec la foule réunie devant la cathédrale, sur la place d’Arme, pour l’Angélus. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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