La visite des évêques intervient à un moment où «la situation politique des Palestiniens est désespérée», selon le directeur général du Patriarcat latin de Jérusalem, Sami Al-Yousef. Dans la bande de Gaza, le taux de chômage s’élève à 45% chez les jeunes et à 70% chez les femmes et les chrétiens. En moyenne 3000 candidats se pressent pour une offre d’emploi. Une infrastructure intacte manque. Il n’y a guère d’opportunités pour l’avenir.
Après plusieurs années de déclin, le nombre de catholiques était resté stable, explique le pasteur Mario Da Silva. Mais selon les estimations de religieux brésiliens cependant, moins de mille chrétiens vivent maintenant dans la zone fermée, en comptant les croyants orthodoxes grecs. Année après année, des dizaines d’entre eux, après avoir obtenu des permis de voyage pour les fêtes chrétiennes, ne sont jamais revenus.
Pour Sami Al-Yousef, la paroisse catholique a, dans cette phase difficile, un rôle essentiel à jouer en matière d’espérance, et en particulier auprès des jeunes. En plus des trois tâches principales habituelles que sont l’éducation, l’aide humanitaire et la pastorale, une autre est importante pour la survie de la population de Gaza: l’aide à la subsistance.
«Personne ne peut dire quand la prochaine guerre arrivera»
Malgré de nombreux efforts déployés par l’Eglise pour créer des opportunités d’emploi pour la jeune génération, le taux dramatiquement élevé du chômage persiste. Couvrir tous les besoins est «purement impossible», déclare Nisrin Anton, une gestionnaire de projet communautaire. La déception de ceux qui sont touchés est grande. La situation politique incertaine contribue également à renforcer la tendance à l’émigration. «Personne ne peut dire quand la prochaine guerre arrivera. C’est une autre raison pour laquelle beaucoup y pensent «, explique la gestionnaire de projet.
«Comment allons-nous retenir les jeunes chrétiens si nous ne pouvons pas leur offrir la vie ici?», demande Rami Tarazi, un porte-parole de la jeunesse chrétienne. «Lorsqu’un jeune homme de 25 ans ne peut pas débuter sa propre vie, alors que reste-t-il?» Pour chaque jeune chrétien qui quitte Gaza, une jeune famille potentielle s’en va – «jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de chrétiens ici».
Le participant de la délégation allemande, Mgr Udo Bentz, évêque auxiliaire de Mayence, a ressenti un lien de solidarité très fort entre les jeunes. S’il y avait des perspectives viables, les jeunes chrétiens resteraient volontiers. Mais le constat du cas contraire rend Mgr Bentz «dépressif et impuissant», en visite pour la première fois à Gaza. A son retour en Allemagne, il souhaite partager son expérience. Il espère sensibiliser ses compatriotes à la situation dramatique du terrain et mobiliser une «solidarité vécue».
Sami al-Yousef indique que malgré toutes les difficultés, la foi et la résistance des chrétiens demeurent fortes dans la région. «Ce sont des héros que nous voulons soutenir de toutes les manières possibles». Une promesse, auxquels les évêques se joignent – «dans la prière et la solidarité» et dans la connaissance de la «présence décisive et importante» de la petite minorité, affirme l’évêque anglican Christopher Chessun de Southwark.
Pour la Suisse, seul Erwin Tanner, secrétaire général de la Conférence épiscopale, a participé à cette visite de solidarité en Terre Sainte. L’évêque de Bâle Felix Gmür n’a pas pu l’accompagner pour des raisons de santé. (cath.ch/kna/kath/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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