Un voyage au programme «bien rempli», selon les mots du pontife lui-même, qui a commencé par un arrêt sur la tombe d’un ancien évêque auxiliaire de Santiago, surnommé «l’évêque des pauvres».
Comme le veut la tradition, le pontife a été accueilli à son arrivée à Santiago par le nonce apostolique au Chili, qui est monté à bord de l’avion pour aller au-devant du pape. Au sol, l’attendait notamment Michelle Bachelet, présidente en exercice du Chili. Un comité d’accueil restreint, très simple, avec un orchestre d’enfants a salué l’arrivée du pape argentina, après que les deux chefs d’Etat aient présenté leur délégation respective.
Le chef de l’Eglise catholique a ensuite quitté l’aéroport de Santiago pour une première étape, ajoutée à la dernière minute au programme: un arrêt par la paroisse de San Luis Beltrán, dans la banlieue de Santiago. Là, le pape s’est recueilli quelques instant sur la tombe de Mgr Enrique Alvear, évêque auxiliaire de Santiago de 1963 à 1982 et surnommé «l’évêque des pauvres». Le procès en béatification de ce prélat a été ouvert en 2011.
Puis, le pape François est monté à bord d’une papamobile ouverte pour son trajet vers la nonciature, son lieu de résidence au Chili. Contrastant avec l’accueil calme à l’aéroport, la foule massée le long du trajet était particulièrement nombreuse, agitant des drapeaux blanc et jaune, les couleurs du Vatican, et scandant: «Esta es la juventud del papa!» (Voici la jeunesse du pape, en espagnol). Arrivé à la nonciature, l’évêque de Rome est longuement passé parmi la foule qui l’attendait.
Devant les journalistes à bord de l’avion, le pontife a eu quelques mots sur ce voyage: un périple «bien rempli» avec deux pays visités et six villes en six jours sur place. Le pape a rappelé qu’il avait vécu à Santiago une année, à la fin des années 1950, et qu’il y avait encore de nombreux amis. Il a notamment proposé à l’un deux, le Père jésuite Jorge Delpiano, de l’accompagner parmi la suite pontificale. En revanche, le successeur de Pierre ne s’est rendu que deux ou trois fois au Pérou, et seulement pour des congrès ou des rencontres.
Le trajet depuis Rome a duré 14h, sur plus de 12’000km. «C’est le trajet direct le plus long d’Alitalia», a souligné le pape François devant les journalistes. Au cours de ce vol, l’avion a survolé neuf pays dont l’Argentine, pays de naissance du pape qui n’y est pas retourné depuis son élection. Dans un télégramme au président de ce pays, d’un ton légèrement plus personnel que pour les autres, il a souhaité ses «meilleurs vœux au peuple de [s]a terre natale». Ajoutant: «Je vous demande tous, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi!».
Par ailleurs, le chef de l’Eglise catholique a demandé que soit distribuée une photo aux journalistes à bord : celle d’un petit garçon japonais, la dépouille de son petit frère sur les épaules, attendant son tour au crématorium après le bombardement atomique de Nagasaki. «Une image comme celle-ci émeut plus que 1’000 mots, j’ai voulu la partager avec vous», a expliqué le pape qui a écrit au dos: «… le fruit de la guerre». Cette photo avait déjà été diffusée par le bureau de presse du Saint-Siège fin décembre. (cath.ch/imedia/xln/be)
Jacques Berset
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