«On parle beaucoup des migrants», a déclaré le 8 janvier dernier le pape, lors de ses vœux au corps diplomatique. «Mais on oublie que (…) dans la tradition judéo-chrétienne, l’histoire du Salut est essentiellement une histoire de migrations».
Lors de la messe de la nuit de Noël, le 24 décembre 2017, il avait ainsi évoqué les incertitudes de Jésus, Marie et Joseph sur la route depuis Nazareth jusqu’à Bethléem, une terre qui ne les attendait pas. Pour le pape argentin, la Sainte Famille préfigurait ainsi les millions de personnes aujourd’hui contraintes de quitter leur terre. Par un instinct de survie face «aux Hérodes» modernes. Lesquels, pour s’enrichir, ne craignent pas de verser le sang innocent.
Lors de l’angélus du 1er janvier dernier, le pape François avait encore affirmé porter dans ses pensées et sa prière les plus de 250 millions de migrants dans le monde. Il les avait alors confiés à la protection maternelle de la Vierge Marie.
Mais dans le même temps, et pour répondre aux réactions de rejet des migrants, y compris parmi les catholiques, le pape avait affirmé le 22 septembre que les flux migratoires constituaient une «nouvelle frontière missionnaire», une occasion privilégiée d’annoncer Jésus Christ et son Evangile sans se déplacer de son propre environnement.
L’Eglise s’est diffusée sur tous les continents grâce à la migration des missionnaires. Ceux-ci, avait ajouté le pape, étaient convaincus de l’universalité du message de salut de Jésus Christ destiné aux individus de toutes cultures.
Dans son Message pour la paix du 1er janvier 2018, le pontife appelle aussi à porter un «regard contemplatif» sur les migrants, et à les considérer comme membres de l’unique famille humaine, image de la Jérusalem céleste dont les portes sont toujours ouvertes.
Ce message a été signé par le pape le 13 novembre dernier, pour la fête de sainte Françoise-Xavière Cabrini, fondatrice des religieuses du Sacré-Cœur de Jésus (1850-1917). Il dira ensuite de cette sainte patronne des migrants, le 9 décembre, qu’elle a été une vraie missionnaire, parce que qu’elle a su voir que les migrants ont besoin de Dieu.
C’est sans doute aussi pour cette raison que le pape, dans son discours aux ambassadeurs, a affirmé le 8 janvier que l’Europe devait être fière de sa propre histoire. Une histoire inspirée par la conception chrétienne de la personne humaine. Ainsi, pour lui, l’arrivée des migrants doit la pousser à redécouvrir son patrimoine religieux. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
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