République centrafricaine: un prêtre attaqué au couteau

L’abbé Alain Blaise Bissialo, curé de la paroisse Christ-Roi de Tokoyo, dans le diocèse de Bangassou, au sud-est de la République centrafricaine (RCA), a été agressé au couteau à son domicile par des hommes non identifiés, le 4 janvier 2018. L’archevêque de Bangui exhorte les Centrafricains à cesser les violences et à pardonner.

L’abbé Bissialo devrait être transféré dans les jours à venir à Bangui, la capitale, pour des soins adéquats, a rapporté la Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC). La gendarmerie nationale a ouvert une enquête pour identifier et retrouver les coupables, et déterminer leur responsabilité.

Le père Alain Blaise Bissialo est le président du comité de paix, organe rassemblant chrétiens et musulmans connu dans la zone pour avoir été médiateur entre différents groupes armés ces derniers mois.

Pour la PCRC, le père Bissialo est un «homme de la paix et de dialogue. Sa vie est menacée à Bangassou». Son agression est survenue trois jours après les vœux du cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui et leader de la PCRC, pour une année de consolidation de la paix.

Conversion et réparation

«L’année 2017 a marqué le passage d’une grande insécurité à un début de paix. Celle de 2018 doit être le début de la conversion et de la réparation», a-t-il souhaité dans une interview publiée sur le site de la plateforme.

Présentant ses vœux à ses compatriotes, il leur a demandé d’avoir confiance entre eux pour être forts et pouvoir développer le pays. «Si les Centrafricains ne se font pas confiance, nous allons nous considérer toujours comme des ennemis. Et notre guerre sera éternelle», a-t-il souligné, tout en les exhortant aussi à faire «des pas les uns vers les autres, en paroles et en actes».

«Je demande à tous ceux qui ont fait du mal, ont incendié, violé et tué, de regarder le tribunal de leur conscience. Que dit ton cœur et ta conscience? Es-tu fier? Es-tu heureux? Si j’ai fait du mal, qu’est-ce que je peux faire pour le réparer? Quand on veut parler de pardon, il faut aussi le reconnaître», a encore déclaré l’archevêque de Bangui.

Selon lui, la réparation commence par ce genre de réflexe et d’auto-crique, «le pardon viendra pour couronner».

La nouvelle année qui vient de commencer, est une année durant laquelle «nous devons céder». Cela veut dire pour le chrétien, que «je dois mourir à certaines prérogatives, à certaines options et je dois maintenant accepter des alternatives», a-t-il fait remarquer.
En conclusion, le cardinal Nzapalainga a souhaité que cette nouvelle année soit celle «de confiance, de respect, d’accueil de l’autre».

La ville de Bangassou a connu en 2017 des graves  violences communautaires, marquées par des  prises d’otages entre les communautés chrétienne et musulmane,  des attaques de groupes armés, apparentés aux anti-balaka, qui sont des milices d’autodéfense prétendant défendre les chrétiens, se battant parfois entre eux pour contrôler la ville. (cath.ch/ibc/pcrc/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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