La nouvelle «voie de la sainteté» pas encore utilisée pour un procès en béatification

La troisième voie vers la sainteté, à savoir le fait d’accepter librement une mort certaine à court terme par charité pour les autres, ouverte par le pape François en juillet 2017, n’a pas encore été utilisée pour l’ouverture d’un procès de béatification. C’est ce qu’à indiqué le Préfet de la Congrégation des causes des saints, le cardinal Angelo Amato dans L’Osservatore Romano du 4-5 janvier 2018

Promulgué en juillet 2017 par le pape François, le motu proprio Maiorem hac dilectionem permet désormais de choisir une troisième voie pour l’ouverture d’un procès en béatification, entre le martyre en haine de la foi et l’héroïcité des vertus: la libre acceptation d’une «mort certaine et à court terme», par charité pour les autres.

Cependant, précise le cardinal Amato, «il n’y pas encore eu de cause de béatification introduite selon cette modalité» au niveau de la Congrégation. En revanche, le préfet de la Congrégation donne d’autres exemples, sans les nommer, de cas éligibles pour cette procédure. Ainsi, ceux qui «contractent la maladie en aidant les victimes de la peste par charité, et succombent au même mal». Ce pourrait être le cas d’une religieuse congolaise décédée dans l’épidémie du virus Ebola.

Chiara Corbella, un cas romain

Ou encore, poursuit le cardinal, les femmes enceintes qui refusent les soins nécessaires à leur survie, pour ne pas mettre en danger la vie de leur enfant. Le cas s’est produit récemment à Rome avec une jeune catholique Italienne atteinte d’un cancer, Chiara Corbella, décédée le 13 juin 2012. Son procès en béatification est actuellement en cours au niveau du diocèse.

Derniers exemples cités par le prélat: un jeune qui prend «librement et par charité chrétienne» la place d’un condamné à mort et père de famille, mais aussi un aumônier militaire qui continue à assister un moribond, au péril de sa vie.

Selon le cardinal, par le passé, saint Louis de Gonzague (1568-1591), mort en soignant les malades de la peste à Rome, ou saint Damien de Veuster (1840-1889), vivant avec les lépreux sur l’ile de Molokaï, auraient pu entrer dans cette nouvelle catégorie. De même que sainte Jeanne Beretta Molla (1922-1962), mère de famille atteinte de cancer et ayant elle aussi donné sa vie pour son enfant. (cath.ch/imedia/mp)

Maurice Page

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