Diminuée au niveau de sa vision et de sa mobilité, la religieuse habitant à la résidence Sainte-Catherine-Labouré à Toulon, a conservé une mémoire intacte, assure Famille chrétienne. Et elle continue à parler au Bon Dieu «tout le temps».
Née à Alès, dans le Gard, Sœur André, née Lucile Randon, perd sa sœur jumelle, à deux ans et demi. Suite à cela, elle rencontre Dieu. «Ça a été la douceur et la consolation. Une grande aide».
Elle se fait baptiser en l’église Saint-François-Xavier, à Paris, à 26 ans. Elle a pourtant grandi dans une famille protestante, avec un grand-père pasteur. Mais chez elle, «on ne parlait pas beaucoup de religion». Elle accompagnait son frère aîné André au culte le dimanche. «Quand je me suis convertie, André a pleuré, il m’en a voulu. Puis il a accepté». Elle d’ailleurs a pris comme nom de religieuse le prénom de son frère aîné bien-aimé, qui était tout pour elle.
Son souvenir le plus marquant remonte à la Seconde Guerre mondiale. Lors d’un trajet en train, deux personnes lui confient une petite fille. «Elle s’est mise à côté de moi mais, à la première gare, les Allemands sont arrivés dans le compartiment. La petite n’avait pas ses papiers. Alors, ils l’ont emmenée…» »Je n’ai jamais cessé d’en pleurer, confie la religieuse. On me l’avait confiée en croyant que je la sauverais. Je ne sais pas ce qu’ils en ont fait et je me le demande toujours.»
En 1944, à 40 ans, elle rejoint la Congrégation des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, rue du Bac à Paris, une ville dont elle dit «raffoler». L’année suivante, elle rejoint l’hôpital de Vichy, où elle restera vingt-huit ans. Sœur André s’occupait alors de quarante orphelins, dont certains l’ont retrouvée bien plus tard, grâce à internet.
La religieuse centenaire va à la messe tous les jours. »Je parle au Bon Dieu tout le temps. Quand ça ne va pas, je le Lui dis et, quelquefois, je Le gronde parce qu’Il m’abandonne!», assure-t-elle. (cath.ch/fc/rz)
Raphaël Zbinden
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