La salle du Grand Conseil de l’Hôtel de ville de Fribourg été le cadre de cette commémoration en présence de représentants des autorités des deux cantons. «Frère Nicolas, notre héros national n’est pas une légende. Il a écrit notre histoire, a relevé Dominique de Buman, président du Conseil national. «Pour nous Suisses, particulièrement pour nous Fribourgeois et Soleurois, l’enseignement majeur de frère Nicolas a été de donner une priorité absolue à la paix, la vraie paix fondée sur la justice et l’obéissance dans son sens étymologique, c’est-à-dire fondé sur l’écoute mutuelle, sur le pas accompli par chacun en direction de l’autre», a insisté l’ancien syndic de Fribourg.
Maurice Ropraz et Remo Ankli, présidents des gouvernements des cantons de Fribourg et Soleure ont salué la mémoire de la haute figure de frère Nicolas qui, avant devenir ermite, fut citoyen, soldat, magistrat et père de famille nombreuse.
Un jeu scénique avec les comédiens Jean Winiger et Marco Schmid a fait revivre les sentiments des délégués fribourgeois et soleurois au sortir de la diète de Stans le 23 décembre 1481. Ils avaient bien conscience que grâce à la méditation de Frère Nicolas, ils avaient échappé à une guerre qui couvait depuis des mois entre les cantons alpins et les villes. Le convenant de Stans qu’ils venaient de signer sera pour des siècles le document de référence pour les relations entre les cantons suisses.
Au XXIe siècle, la Suisse est pleinement impliquée dans les affaires du monde. Quatre étudiants africains, boursiers de l’œuvre St-Justin, ont évoqué la figure du patron de la Suisse . Maïmouna Sogodogo,de Côte d’Ivoire, a invité les politiciens à avoir en eux quelque chose de Nicolas de Flue «afin d’être des artisans de paix et de vrais médiateurs, car c’est de ceci que le monde a besoin aujourd’hui. L’intérêt commun doit prévaloir sur l’intérêt personnel afin que l’unité qui est le ciment de la stabilité conduise à la paix. Pour avoir vécu la guerre, je mesure mieux ce que vaut la paix».
«Se mettre à l’écoute des autres, c’est être attentif à ce qui les opprime, à ce qu’ils désirent, à ce qu’ils pensent et à ce qu’ils proposent. Chacun a quelque chose de bien en lui ; écouter l’autre, c’est le respecter et l’accepter tel qu’il est» a renchéri Séraphin Handriniaina, de Madagascar.
Les héritiers et héritières de Saint Nicolas que vous êtes se soucient-ils de cette neutralité responsable? a interpellé Pierre Gahimbare du Burundi. «Lorsqu’on a la paix et la clairvoyance dans le coeur, on peut être de bons décideurs politiques», a conclu Emmanuela Tsiahoua. (cath.ch/mp)
Maurice Page
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