Moins d’un mois avant la visite du pape François dans le pays, du 18 au 21 janvier 2018, le Pérou traverse une grave crise politique. Elle pourrait entraîner la destitution prochaine de Pedro Pablo Kuczynski, soupçonné d’avoir reçu, entre 2004 et 2007, quelque 800’000 dollars de la part de l’entreprise de BTP brésilienne Odebrecht, elle-même impliquée dans un énorme scandale de corruption en Amérique latine.
Dans un communiqué rendu public le 19 décembre, la Conférence épiscopale péruvienne (CEP) a exprimé sa préoccupation. Les évêques ont regretté ainsi «un scénario devenu complexe et douloureux» pour le pays. Face à la crise, la CEP appelle l’ensemble de la classe politique du pays et surtout le Congrès de la République «à retrouver le chemin du dialogue et de la prudence, dans la vérité et la justice.
La Conférence épiscopale péruvienne assure également que «lorsqu’il s’agit du bien du Pérou, il n’est pas possible de régir des intérêts particuliers […] Notre patrie est en train de vivre un moment crucial, dans lequel la vigueur de l’ordre démocratique et l’Etat de droit sont en jeu. Comme l’ensemble de la société péruvienne, nous sommes préoccupés par l’affaiblissement des principes institutionnels dans les instances de l’Etat et par la corruption».
Pour les évêques, les racines de cette crise se trouvent dans la corruption. «Parmi les déformations du système démocratique, la corruption politique dénature à la racine le rôle des institutions représentatives», ajoute le communiqué.
En conclusion, le document de la CEP rappelle aux autorités péruviennes qu’il est de leur devoir de sauvegarder les institutions du pays, «en respectant le cadre constitutionnel, légal et procédural qui prévaut pour tous». Les évêques rappellent la nécessité de mettre fin à tout abus de pouvoir et de respecter l’autonomie et l’équilibre des pouvoirs de l’Etat. (cath.ch/jcg/rz)
Raphaël Zbinden
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