Près de 40’000 personnes se trouvent exclues de l’assurance-chômage, en Suisse. C’est le chiffre le plus élevé de ces dix dernières années. Le fait qu’une réinsertion durable des personnes qui ont perdu leur droit aux indemnités soit de plus en plus rare (seulement 20% des cas) a de quoi inquiéter, relève Caritas, dans un communiqué du 19 décembre 2017. La plupart des personnes en fin de droit se trouvent dans une situation instable et précaire, où elles dépendent durablement des prestations sociales.
570’000 personnes vivent en Suisse dans une situation de pauvreté. Ce chiffre a augmenté ces dernières années. De nombreuses personnes se trouvent également juste au-dessus du seuil de pauvreté.
Environ 145’000 personnes sont en outre considérées comme des ‘working poor’, c’est-à-dire qu’elles exercent une activité professionnelle et ont un salaire qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins. Les causes de leur situation sont souvent multiples. Cela peut être de mauvaises qualifications professionnelles, des contrats de travail précaires, ou encore des obligations familiales qui entrent en conflit avec les obligations professionnelles.
Le nombre de personnes recourant à l’aide sociale a ainsi légèrement augmenté. En 2015, 265’000 personnes en bénéficiaient. Mais un quart seulement des ayant-droit renoncent à s’adresser aux services sociaux, par manque d’informations sur leurs droits, parce que le rapport entre l’ampleur de la procédure et résultat escompté est trop faible ou par simple honte.
Parallèlement, les attaques contre la sécurité sociale se multiplient. Plusieurs cantons sont engagés dans des processus de réduction des prestations. Pour Caritas Suisse, ce mouvement dans les cantons devrait inciter la Confédération à prendre ses responsabilités. L’œuvre d’entraide estime qu’il est urgent pour Berne d’inscrire la lutte contre la pauvreté à son agenda. Elle propose notamment l’élaboration d’une loi-cadre fédérale en matière d’aide sociale.
La seconde partie de l’Almanach social aborde la question du nationalisme. Pour Caritas Suisse, le renforcement du nationalisme est inquiétant dans la mesure où cette tendance porte atteinte aux fondements de la solidarité sociale et cherche à marginaliser certains groupes de populations et certaines couches de la société. (cath.ch/com/rz)
Raphaël Zbinden
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