Le 16 novembre, le législatif de Coire avait rejeté par 11 voix contre 10, une contribution de 600’000 francs pour la construction d’un bâtiment destiné à accueillir le Musée du trésor de la cathédrale. Suite à cette décision, les réactions ont fusé, affirme Carla Maissen, présidente du Conseil communal. Le président de la Commission culturelle et le chef du Département du tourisme de Coire ont notamment pris position. Les conseillers municipaux ont reçu des lettres et des courriers électroniques de la population. Diverses lettres de lecteur sont également parues dans les journaux. «Face à ce résultat extrêmement serré, la question s’est posée de savoir si la décision du Parlement reflétait réellement la volonté populaire», explique Carla Maissen.
Le débat de novembre a également soulevé la question de la base juridique dont pouvait disposer le Parlement pour apporter une contribution publique au musée. Ces questions ont été résolues grâce à un avis juridique rendu lors de la séance du 14 décembre.
La demande officielle de maintien de la contribution dans le budget a été formulée par le Parti socialiste (PS), rapporte le quotidien Südostschweiz. Le parti a cette fois-ci soutenu à l’unanimité la proposition, alors que deux de ses membres avaient voté contre en novembre.
La question du manque de transparence financière, également soulevée en novembre, devra maintenant être traitée par le Conseil municipal. Ce dernier doit envoyer un nouveau rapport à ce sujet au Parlement. «Pour ce faire, il devra demander plus d’informations sur le financement du projet», souligne Carla Maissen. L’exécutif de la ville de Coire devrait voter à nouveau sur le projet lors de sa première session, en février 2018.
Carla Maissen se réjouit de l’espoir suscité par le projet de Musée du trésor de la cathédrale. «Je suis convaincue que le public visitera un tel musée. Les représentations de danses macabres ont notamment une grande valeur culturelle. Je les trouve personnellement très impressionnantes», assure-t-elle.
La construction du Musée du trésor de la cathédrale s’inscrit dans le cadre de la restauration complète du Palais épiscopal, considéré comme un monument culturel d’importance nationale. Le trésor se compose principalement de reliquaires et d’instruments liturgiques.
Les œuvres d’art d’importance internationale appartenaient à l’origine au décorum datant de l’époque médiévale de la cathédrale de Coire et de l’église Sankt-Luzi. «Elles illustrent de façon impressionnante 1500 ans d’histoire culturelle ecclésiastique depuis la fondation du diocèse jusqu’ à nos jours», explique le diocèse de Coire dans sa documentation. Le musée doit également abriter les «danses macabres de Coire» (Churer Todesbilder), un cycle de tableaux réalisés d’après des motifs de Hans Holbein le Jeune.
7,8 millions pour le musée
Les coûts prévus pour le Musée s’élèvent à environ 7,8 millions de francs. La Fondation pour la cathédrale et la fondation privée Mensa Episcopalis Curiensis devraient contribuer à hauteur de 1,5 million de francs en fonds propres. Les contributions fédérales et cantonales se montent à 150’000 francs. Des dons d’environ 6,2 millions de francs doivent compléter le financement du projet.
Après la première décision du Parlement de Coire, le diocèse a suspendu la construction du Musée, ainsi que le projet de collecte de fonds associé. On ne sait pas encore si le dossier sera réactivé après la dernière décision du 14 décembre ou si le diocèse attendra la décision finale de la ville. La semaine dernière, le Synode de l’Eglise catholique du canton de Zurich a augmenté de 150’000 francs le budget de 2018 pour la restauration des «Danses macabres de Coire», malgré la suspension du dossier. Pour cette même raison, l’Eglise cantonale de Nidwald a annulé une demande de cofinancement de réfection de ces tableaux. (cath.ch/kath/sys/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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