Le président du PDC, Gehrard Pfister, considère que les mesures présentées dans ce papier de position «devraient empêcher la radicalisation de certains groupes islamistes», selon le Matin Dimanche qui a pu consulter le document.
Le texte, qui doit être encore soumis au comité PDC en vue de son adoption définitive, impose interdits et restrictions aux musulmans, même s’ils ne sont pas extrémistes. «Il est nécessaire de disposer d’instructions claires, compréhensibles et contraignantes afin d’assurer une bonne cohabitation entre les différentes cultures et communautés religieuses». Il faudra «sévir de manière résolue contre le fondamentalisme quelle que soit sa provenance», indique le document.
Il est également question «d’interdire le port du voile à l’école», en se fondant sur les principes d’émancipation et d’égalité: «Nous refusons les vêtements symbolisant la soumission de la femme à l’homme (…) Tous les enfants doivent avoir le droit de se développer de manière identique, sans distinction de sexe».
Afin que les migrants d’autres cultures se conforment au droit et aux coutumes suisses, relève en outre le Matin Dimanche, le PDC envisage de faire accepter aux nouveaux arrivants un «accord détaillé sur l’intégration, condition préalable pour obtenir un droit de séjour».
Le document du PDC exige également un renforcement massif du contrôle des communautés musulmanes et l’interdiction d’entrée en Suisse pour les fondamentalistes. Les organisations musulmanes pourraient «être considérées responsables d’une radicalisation dangereuse de leurs membres par la diffusion de doctrines mensongères». Il propose par ailleurs de supprimer l’aide sociale «aux gens ayant un mode de vie fondamentaliste voire des activités extrémistes».
Au-delà de l’islam, ce document vise à clarifier les positions du parti sur une éventuelle norme légale concernant les religions. «Nous devrions débattre d’une loi réglant les questions de la liberté de culte face à l’Etat de droit», précise Gehrard Pfister. Il s’agit moins de s’en prendre à la liberté de croyance que de limiter les activités problématiques au plan culturel ou social justifiées au nom d’une religion. Ce document pourrait dès lors servir à formuler un «article de loi sur la religion», soit un contre-projet qui règlerait plus finement les relations entre religion et droit que l’initiative anti-burka. (cath.ch/MD/pp)
Pierre Pistoletti
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