Adoptée par 180 votes positifs – contre 71 ›non’ et 6 abstentions – la loi dite du ›biotestament’ a fait l’objet pendant deux jours d’une bataille législative, avec plus de 3’000 amendements déposés. L’un d’eux, concernant le maintien des soins d’hydratation et de nutrition, a également été rejeté. Pour la première fois, certains amendements-clefs ont été examinés par un vote secret.
Le 11 décembre 2017, le président de la Conférence des évêques italiens, le cardinal Gualtiero Bassetti, avait rappelé sur Radio Vatican le ›non’ de l’Eglise à la suspension de l’hydratation et de la nutrition pour les patients en fin de vie. Il avait toutefois soutenu l’objection de conscience pour les médecins et les structures sanitaires. Le projet de loi prévoit que les directives anticipées s’imposeront à tout le personnel médical.
Plus tôt, le pape François et que le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, étaient tous deux intervenus dans le débat pour affirmer le «double non» de l’Eglise, à l’euthanasie et à l’acharnement thérapeutique.
Le texte a été adopté par une majorité composée du Parti démocrate – incluant les démocrates-chrétiens – du Mouvement 5 étoiles et de la gauche, et soutenue par le gouvernement. L’opposition de centre-droit n’a pas fait obstruction.
Pour le Premier ministre Paolo Gentiloni, qui s’est exprimé sur Twitter, il s’agit d’un «pas en avant pour la dignité de la personne». Le député Gian Luigi Gigli, président du Mouvement pour la vie, a quant à lui déclaré au quotidien des évêques Avvenire que la contribution «honteuse» des démocrates-chrétiens a «introduit l’euthanasie passive».
Approuvée en avril dernier par la Chambre des députés, cette loi entérinée au Sénat pourrait être une des dernières de la législature actuelle, dont le mandat doit s’achever avant le 20 mai 2018. (cath.ch/imedia/ap/rz)
Raphaël Zbinden
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