Agée de 76 ans, la religieuse en avait 37 au moment des faits. Elle était la plus jeune des quatre Sœurs de Marie-Enfant qui s’occupaient quotidiennement du pape Jean Paul Ier, lors de son pontificat. Elle avait la charge de sa garde-robe et de son repassage.
Sœur Margherita raconte que le matin du 29 septembre 1978, lorsqu’elle découvre vers 5h30 le corps sans vie du pape allongé sur son lit, «ses mains reposaient sur sa poitrine, comme il arrive à quelqu’un qui s’endort en lisant». «Il n’avait pas la face souffrante, il était détendu, avec un léger sourire, il semblait dormir» ajoute-t-elle, affirmant qu’il devait être mort sans s’en apercevoir.
Pour la religieuse, le jour précédant sa mort, le pontife n’était pas du tout préoccupé. Il «s’était très bien inséré dans le nouveau rôle qui lui avait été confié, ajoute-t-elle, et n’était pas du tout écrasé par la responsabilité reçue. Il avait tellement confiance».
Près de quarante ans plus tard, ces différentes déclarations viennent contredire les théories émises sur la mort du pape Luciani. Selon ces dernières, le ›pape-sourire’ serait soit mort de chagrin, écrasé sous le poids de sa charge, soit empoisonné, victime d’un complot organisé par des membres de la Curie.
Le 7 novembre dernier, la journaliste italienne et vice-postulatrice de la cause de béatification de Jean Paul Ier, Stefania Falasca, avait publié un livre intitulé: ‘Papa Luciani, cronaca di una morte‘ (Pape Luciani, chronique d’une mort). Dans ce ‘livre-enquête’ basé sur de nombreux témoignages, dont celui de Sœur Margherita, elle démentait ces différentes théories émises sur la mort brutale du pape.
Deux jours plus tard, le 9 novembre, le pape François reconnaissait les vertus héroïques de Jean Paul Ier (1978), ouvrant la voie à sa béatification. Le pape vénitien avait marqué son très court pontificat par son perpétuel sourire et sa grande simplicité. (cath.ch/imedia/af/bh)
Bernard Hallet
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