Affirmant son soutien aux «efforts» du gouvernement birman, dirigé par Aung San Suu Kyi, le pontife a insisté sur le respect des droits de l’homme et des différentes ethnies dans ce pays, sans pour autant prononcer le mot ›Rohingyas’.
«L’avenir du Myanmar doit être la paix, une paix fondée sur le respect de la dignité et des droits de tout membre de la société, sur le respect de tout groupe ethnique et de son identité, sur le respect de l’Etat de droit et d’un ordre démocratique»
Lors de l’exil forcé des musulmans Rohingyas, l’armée a été accusée par les Nations unies d’exactions dans l’Etat d’Arakan: des centaines de morts, des viols et des villages incendiés. Ainsi, pour retrouver la paix, a affirmé le pontife, la guérison des blessures de la nation doit être «une priorité politique et spirituelle fondamentale».
Au plan politique, le pape a en particulier salué le travail de la Conférence de Panglong pour la paix. Cette initiative est née en août 2016, et réunit les différentes composantes de la nation birmane: gouvernement, Parlement, groupes ethniques, ainsi que l’armée.
Du point de vue spirituel, le pontife a ensuite souligné le rôle privilégié, dans le grand travail de réconciliation et d’intégration nationale, des communautés religieuses de Birmanie. «Les différences religieuses ne doivent pas être des sources de division et de méfiance, a-t-il insisté, mais plutôt une force pour l’unité, pour le pardon».
Le pape a tout spécialement encouragé publiquement les catholiques à «persévérer dans leur foi» et à «continuer» d’exprimer leur message de réconciliation et de fraternité, à travers des œuvres caritatives pour toute la société. L’Eglise en Birmanie est très présente dans le domaine éducatif, notamment à travers de nombreuses écoles réputées.
Enfin, le pape François a rappelé que l’avenir de la Birmanie est «entre les mains des jeunes de la nation». Il s’agit pour lui d’un «don à aimer et à encourager». En 2015, les moins de 14 ans représentaient plus de 26% de la population. Le pontife a ainsi exhorté la jeunesse birmane à la formation technique et morale.
Au cours de son discours, l’évêque de Rome n’a pas employé le terme de ›Rohingya’. Ce dernier, qui signifie en Bengali ›habitant de l’Etat d’Arakan’ – du nom d’une région birmane – ne convient pas, avaient averti les évêques du pays, et il risque d’accentuer les tensions. Car les Rohingyas ne sont pas les seuls habitants de cet Etat de Birmanie. (cath.ch/imedia/ap/rz)
Raphaël Zbinden
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