RDC: l'Eglise dénombre 56 morts dans les dernières manifestations

Selon la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), au moins 56 personnes ont été tuées entre avril et octobre 2017, lors de diverses manifestations à caractère social ou politique, dans le pays.

La CENCO a rendu public le 20 novembre 2017, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), un rapport de 320 observateurs déployés sur le terrain par sa commission Justice et Paix, rapporte la BBC.

Parmi les manifestants, 52 ont été tués par balles et un par une grenade lacrymogène. Les trois membres des forces de l’ordre ont été tués par les manifestants.

Améliorer le processus électoral

Le document, qui porte en priorité sur l’état d’avancement du processus électoral dans le pays, a relevé qu’à ce jour, plus de 44 millions d’électeurs ont été enregistrés, durant la période du 28 août 2016 au 12 novembre 2017. Il ne reste plus qu’à boucler l’enregistrement des électeurs des provinces du Kasaï, du Kasaï-Central, et de deux territoires voisins, avant la fin du calendrier de l’opération, le 31 janvier 2018.

Les observateurs de l’Eglise catholique ont couvert 2’910 centres d’inscription sur les 14’627. L’opération de révision du fichier électoral s’est déroulée «globalement bien» sur l’ensemble du territoire national, a déclaré le Père Clément Mapobo, secrétaire exécutif de la Commission. Il a ajouté que ce travail d’enquête de l’Eglise catholique avait pour but d’aider à l’amélioration du processus électoral, afin d’amener une meilleure adhésion de la population.

Faiblesses inquiétantes

L’état des lieux du processus électoral présenté par la CENCO «n’est pas alarmant», mais présente «certaines faiblesses inquiétantes», a relevé le rapport. Les problèmes concernent principalement l’Etat du Kasaï. Pour les évêques, le problème de l’insécurité invoqué par l’Etat pour justifier le retard dans le recensement des électeurs de la province, ne peut expliquer le retard qu’elle accuse sur le reste du pays. En outre, il n’y a pas de calendrier précis dans les opérations d’enregistrement des électeurs, ce qui a compliqué la tâche des observateurs. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a de plus mis en place un système d’appel d’offres pour l’acquisition de matériel qualifié de «chronophage». Une cause potentielle supplémentaire de retard dans le processus, a estimé la CENCO.

Sur la base du rapport rédigé par ses observateurs, la Conférence épiscopale s’est également inquiétée de la présence de «doublons» dans certains enregistrements, ainsi que des cas d’inscription d’électeurs sans document d’identité valable, parfois même des mineurs. (cath.ch/ibc/bbc/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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