Ce que le pape a déclaré sur la fin de vie correspond très exactement à l’enseignement de l’Eglise, constatent l’ensemble des journaux. Rien de «révolutionnaire» donc, reconnaît le quotidien communiste Il Manifesto le 17 novembre, «sauf que le diable se cache dans les détails». Notamment parce que la loi italienne sur la fin de vie est pour l’heure bloquée au Sénat.
Dans La Repubblica, autre journal classé à gauche, trois sénateurs affirment que les paroles du pape pourraient »représenter une nouvelle occasion pour le Parlement» d’inscrire le projet à l’agenda politique, avant la fin de la législature au printemps prochain.
Projet de loi qui selon l’épiscopat italien ouvre la porte à l’euthanasie, par le biais notamment de directives anticipées du patient, qui s’imposeraient aux médecins sans objection de conscience possible. Selon Il Manifesto, les «saintes paroles» du pape témoigneraient ainsi «d’un grand sens du timing et de la politique».
De son côté, la Nuova Bussola quotidiana estime que le message du pape est centré «pour une bonne part» sur le refus de l’acharnement thérapeutique. Alors que pour ce site catholique, assez critique, la «vraie urgence» réside plutôt dans la pression en faveur de l’euthanasie. Le site rappelle notamment le cas du petit Charlie Gard, cet enfant que la justice britannique a obligé à être débranché, par refus de l’acharnement thérapeutique.
En affirmant que l’on peut suspendre des soins disproportionnés, «François ne dit pas ›oui’ à l’euthanasie», répond un autre site, Vatican Insider: il assume plutôt les limites de la condition humaine mortelle.
Enfin, Il Foglio écrit qu’en réalité, «le pape n’a fait que redire la doctrine de l’Eglise sur ce thème». «Rien de nouveau en somme», mais le quotidien constate une tendance à «toujours trouver la révolution dans les discours de François».
Quant au pontife lui-même, il s’est contenté d’inviter chacun à réfléchir sur sa propre fin et sur celle du monde. Lors de son homélie à Sainte-Marthe le 17 novembre, le successeur de Pierre a donné ce conseil: »arrête-toi pour penser à la mort», alors que celle-ci est évacuée de notre société. »Ceci fait du bien, a-t-il souligné, car ce sera le moment de la rencontre avec le Seigneur». (cath.ch/imedia/ap/bh)
Bernard Hallet
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