Si la famille de Totò Riina, le désire, a cependant expliqué Mgr Maffeis, un prêtre pourrait accompagner les funérailles «avec la prière des psaumes». Car cela ne peut être refusé à personne, a-t-il poursuivi. En revanche, sont «exclues» des funérailles publiques qui seraient un message de «confusion» avec l’enseignement de l’Eglise.
En juin dernier, un colloque organisé par le Dicastère pour le service du développement humain intégral et l’Académie pontificale des sciences sociales avait indiqué ouvrir une réflexion sur la possibilité d’excommunier les coupables de crimes mafieux et de corruption. En effet, pour l’instant les mafieux ne sont pas excommuniés latæ sententiæ, c’est-à-dire automatiquement au vu même du délit. Ils ne sont toutefois en théorie pas admis aux sacrements, en raison de «leur état et leur condition de vie».
Depuis Jean Paul II, les pontifes se sont attachés à dénoncer cette incohérence de vie des mafieux. En 1993, le pape polonais avait dénoncé «la culture de la mafia, qui est une culture de mort, profondément inhumaine, anti-évangélique». En 2010, Benoît XVI avait repris cette condamnation déclarant que la mafia était «une voie de mort, incompatible avec l’Evangile». Et François également, parlant d’un «chemin de mal», en 2014.
Né en 1930 à Corleone en Sicile, Salvatore Riina – plus connu sous le surnom de Totò Riina – a gravi peu à peu les échelons de la mafia sicilienne Cosa nostra, jusqu’à en prendre le contrôle à la fin des années 1970. Responsable de la guerre des mafias et d’une violente lutte armée avec l’Etat italien, il a commandité en 1992 l’assassinat des juges antimafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino. Capturé en 1993, il a été condamné à la réclusion à perpétuité. Coupable directement de 40 assassinats et responsables de centaines d’autres, il n’a jamais exprimé publiquement de remords. (cath.ch/imedia/xln/bh)
Bernard Hallet
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