Le président Mugabe déclare qu’il ne peut être destitué que par un congrès de son parti, la ZANU/PF.
L’armée du Zimbabwe a pris le contrôle de la capitale Harare le 15 novembre. Elle a placé le président Robert Mugabe, 93 ans, en résidence surveillée. Elle a déployé des véhicules blindés près du parlement et des bâtiments administratifs. Des tirs et des explosions ont été entendus à Harare, la capitale. Malgré cette situation et les moyens militaires visibles, le porte-parole de l’armée a déclaré que ce n’était pas un coup d’Etat.
Quelques jours auparavant, le président Mugabe avait limogé son vice-président, Emmerson Mnangagwa, ancien chef de la sécurité nationale. Ce limogeage avait ouvert la voie à l’épouse de Mugabe, Grace, 52 ans, une ancienne secrétaire dactylographe, pour succéder à son époux à la tête du pays. Une source haut placée, citée par l’agence Reuters, n’a pas pu fournir de détails sur les pourparlers, qui semblent viser une transition sans heurt et sans effusion de sang après le départ de Mugabe, qui dirige le Zimbabwe depuis l’indépendance en 1980.
Pour sa part, l’agence de presse de l’Eglise anglicane anglicannews.org a indiqué qu’un groupe œcuménique de leaders chrétiens du Zimbabwe a estimé que le pays se trouve «entre une crise et un kairos» (temps de l’occasion opportune) et a appelé à un dialogue national. Présidé par l’évêque anglican du centre du Zimbabwe, Ishmael Mukuwanda, ce groupe rassemble le Conseil des Eglises du Zimbabwe, la Conférence des évêques catholiques, et l’Alliance évangélique du Zimbabwe.
Dans sa déclaration, il fait remarquer que «si les changements ont été rapides ces derniers jours, la véritable détérioration du climat politique et social du pays était visible pour tout le monde depuis longtemps, en particulier lors des rassemblements politiques du parti au pouvoir». Dans un mémorandum signé le 30 octobre 2017, la Conférence des évêques catholiques et le Conseil des Eglises du Zimbabwe avaient déjà alerté que la politique d’exclusion, caractérisée par un usage accru des identités ethniques, qui domine le discours, fragmentait et menaçait «la cohésion déjà faible de notre société». (cath.ch/ibc/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/crise-zimbabwe-mugabe-refuse-mediation-de-leglise-catholique/