Les techniques modernes de médecine, déclare le pontife, ont permis d’étendre la vie d’une façon inconcevable par le passé. Si cela est «globalement positif», certaines interventions ne sont pas véritablement bénéfiques et ne servent pas le bien intégral de la personne. Il est au contraire moralement licite de ne pas adopter ou d’interrompre des traitements disproportionnés.
Reconnaître cela, soutient le successeur de Pierre, est aussi admettre les limites de notre mortalité. Vouloir les fuir est «futile». Cette prise de conscience, estime le pape, redonne de l’humanité à l’accompagnement des mourants. C’est en reconnaissant cette limite partagée par tous que l’on peut véritablement prendre soin du malade et ne jamais l’abandonner. Et refuser l’euthanasie qui est «toujours mauvaise» car elle vise à «mettre un terme à la vie et causer la mort».
Dans son message, le pape François évoque également la question des inégalités en matière de santé et la part croissante des intérêts économiques. Ce courrier a d’ailleurs été lu par le cardinal Turkson, dont le dicastère organisait au même moment dans une autre salle du Vatican un colloque sur ces sujets.
Depuis sa création en 1947, la WMA indique dans ses lignes de conduite que l’euthanasie et le suicide assisté sont des pratiques «contraires à l’éthique». Toutefois, les positions de l’association sont révisées tous les dix ans et les fédérations néerlandaise et canadienne ont demandé un débat pour supprimer ces mentions. La WMA organise donc actuellement une série de rencontres à travers le monde pour juger l’opportunité de ce changement.
Pour le docteur Frank Ulrich Montgomery, président de la fédération allemande et principal organisateur de cette rencontre, le Vatican a été choisi pour cette réunion pour deux raisons. Tout d’abord, le cadre attire plus de participants à prendre part à ces débats essentiels pour la WMA. Mais surtout, le poids moral de l’Eglise catholique et des religions doit être pris en compte dans ces débats.
Pour le docteur Jeff Blackmer, vice-président de l’association canadienne, l’organisation d’un tel congrès au Vatican montre clairement que la WMA est – pour le moment – très réticente à faire évoluer ses lignes de conduite. Selon lui, la demande de sa fédération ne vise pas à ce que la WMA approuve l’euthanasie ou le suicide assisté, mais seulement que soient retirées les accusations d’actions «contraires à l’éthique». (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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