Le Père De Roux sera à la tête d’une équipe comprenant 11 personnalités, cinq femmes et six hommes, dont des journalistes, des avocats, des experts en conflits et deux médecins, selon un communiqué du comité de sélection publié le 10 novembre 2017.
Les membres de cette commission, qui n’a aucune compétence pour juger, ont été choisis par des représentants de l’ONU, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), la justice colombienne et les universités publiques du pays.
«Loin d’être une commission de signalements (…) qui suscite vengeance et représailles, cette commission doit approcher les problèmes avec beaucoup de compassion», a déclaré Francisco de Roux à la radio locale W. Pour autant, le futur président de la Commission de la Vérité estime que tous ceux qui ont été impliqués dans le conflit doivent faire œuvre de réparation. «C’est indispensable pour qu’il ne subsiste pas un sentiment d’impunité en Colombie». Même s’il s’agit pour le jésuite «de rendre une justice restauratrice et non punitive».
Selon «Pacho» De Roux, cette démarche est indispensable dans le processus de pardon. «Ce pardon doit d’abord être civique, à travers la justice, utile pour que nous puissions avoir un futur. Il doit être suivi d’un pardon chrétien, parce qu’en Colombie, les traditions chrétiennes sont très profondes. Il se base sur le fait que nous avons tous été pardonnés par Dieu. Nous devons à notre tour pardonner et demander pardon. Y compris l’Église».
Né à Cali, à l’ouest de la Colombie, le 5 juillet 1943, Francisco De Roux a été ordonné prêtre en 1975. Il a d’abord suivi des études de Lettres et Philosophie à l’Université pontificale de Cali. Il a ensuite obtenu un doctorat d’économie à La Sorbonne, à Paris, puis un Master à la London School of Economics.
En 2008, il s’est vu confier la tête de la communauté jésuite de Colombie. S’il n’a pas directement participé aux négociations de paix de La Havane, Francisco De Roux est reconnu comme un acteur incontournable de la construction de la paix. Il avait d’ailleurs été invité, conjointement par le gouvernement et les FARC, à sélectionner et accompagner des victimes du conflit pour se rendre à Cuba. (cath.ch/jcg/rz)
Raphaël Zbinden
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