L’existence des armes nucléaires, a déploré le pontife, entretient une «logique de peur» qui n’implique pas seulement les parties en conflit, mais l’ensemble du genre humain. Elle procure une impression trompeuse de sécurité.
«Les relations internationales ne peuvent être dominées par la force militaire, par les intimidations réciproques, par l’étalage des arsenaux de guerre», a déclaré le pape François. «Les armes atomiques ne peuvent constituer la base de la cohabitation pacifique des êtres humains, qui doivent au contraire s’inspirer d’une éthique de la solidarité».
Le pape François a également regretté que la course à l’armement nucléaire pousse les Etats à engager des fonds considérables. Au point de devoir «reléguer au second plan les priorités réelles de l’humanité souffrante». A savoir, la lutte contre la pauvreté, la promotion de la paix, la réalisation de projets éducatifs, écologiques et sanitaires et le développement de droits humains.
Au contraire, il s’agit pour l’actuel pontife de promouvoir une vision chrétienne de l’homme pour assurer la paix. Et ce, conformément au développement intégral de l’Eglise défendu dans l’encyclique Populorum progressio (1967) du pape Paul VI. Cette approche consiste à considérer l’individu «dans son unité indivisible d’âme et de corps, de contemplation et d’action».
Voilà comment rendre viable «l’utopie d’un monde privé d’instruments mortels». Et ce, malgré les critiques de ceux qui considèrent idéaliste le démantèlement des arsenaux nucléaires. Concrètement, il convient selon lui de rejeter la culture du déchet et de «prendre soin des personnes et des peuples qui souffrent des plus douloureuses inégalités».
Par ailleurs, a jugé le pape, les armes nucléaires ne sont pas seulement immorales, elles sont aussi illogiques sur le plan militaire dans la mesure où elles ont pour effet la destruction du genre humain. C’est pourquoi elles doivent être considérées par la communauté internationale comme illégitimes.
Le Symposium doit se poursuivre jusqu’au 11 novembre. Au programme notamment, des interventions sur le risque de guerre nucléaire, le rôle de l’Eglise et de la société civile dans le désarmement, ainsi que sur la responsabilité morale des scientifiques.
Outre des diplomates américains, russes, iraniens et coréens du Sud, onze lauréats du prix Nobel de la paix participent à l’événement. Une messe sera aussi célébrée le même jour dans la Basilique Saint-Pierre par le cardinal Peter Turkson. (cath.ch/imedia/ah/bh)
Bernard Hallet
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