Bâle se prépare à accueillir la prochaine rencontre européenne de Taizé

Environ 15’000 jeunes envahiront la ville de Bâle lors de la prochaine rencontre européenne de Taizé, du 28 décembre au 1er janvier 2018. Le comité d’organisation fait face à de véritables défis logistiques qui nécessitent une organisation rigoureuse. Etat des lieux à quelques semaines de la rencontre.

Le premier défi reste l’hébergement, explique le comité d’organisation à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 9 novembre 2017 à Bâle. «Dans l’idéal, nous souhaitons que chaque jeune puisse trouver une place en famille d’accueil», affirme Frère Benoît, responsable de la communication de la communauté œcuménique de Taizé.

La tâche s’avère ardue pour la douzaine de bénévoles et les six religieux qui préparent activement cette rencontre depuis le QG de Bâle. Elle implique une étroite collaboration avec des centaines de paroisses de toute confession. «Nous essayons de mettre en place de petits comités de bénévoles au niveau local afin qu’ils puissent ensuite solliciter les familles», explique dans un allemand parfait Sara Fruga – la jeune Polonaise a rejoint la cité rhénane en septembre dernier pour se consacrer à l’organisation de l’événement. La recherche est en cours, en Suisse romande notamment, où 200 jeunes devraient trouver un lieu d’accueil du côté de Delémont.

Marque de fabrique

Impossible, pour l’heure, de savoir si chaque jeune trouvera une famille d’accueil. Mais Frère Benoît a bon espoir. «Si toutefois il n’y avait pas assez de place chez l’habitant, nous offrirons d’autres possibilités d’hébergement», explique-t-il. Via des centres d’accueil, notamment.

L’accueil en famille est une des marques de fabrique de ces rencontres européennes. La communauté de Taizé y tient particulièrement, d’autant qu’elle rejoint son identité et sa mission. «Nous sommes des frères de 35 pays différents, explique Frère Benoît. Vivre ensemble est un défi quotidien, mais aussi une richesse. Nous souhaitons que les jeunes fassent à leur tour l’expérience de cette altérité durant ces rencontres européennes». Et cela passe en grande partie par les familles d’accueil. L’enjeu: découvrir une unité qui dépasse les frontières linguistiques, culturelles voire religieuses. «30% des familles d’accueil n’étaient pas de confession chrétienne lors de la dernière rencontre qui s’est tenue à Riga l’an passé, souligne en ce sens Frère Emmanuel, membre du comité d’organisation. Ce qui a souvent donné lieu à de profonds échanges».

1200 volontaires

Un peu moins de deux mois avant l’événement, les inscriptions continuent d’affluer. A ce jour, plus de 2000 jeunes de Pologne et plus de 2000 jeunes d’Ukraine sont déjà inscrits. Outre ces deux pays, les nations les plus représentées seront sans doute la France, l’Allemagne, l’Italie, et la Croatie. Comme chaque année, une péréquation financière permettra de proposer un prix accessible pour tous. Le coût de l’inscription variera donc d’environ 40 à 80 francs, selon le pays d’origine.

Cette année, la communauté de Taizé pourra compter sur l’aide de 1200 volontaires. Ils gagneront la cité rhénane le 26 décembre déjà pour assurer le bon déroulement de la rencontre. Ils auront pour mission concrète d’accueillir 240 cars de jeunes dans 120 lieux différents, de distribuer 12 tonnes de nourriture et 50’000 bouteilles d’eau durant la rencontre ou encore d’assurer qu’aucun jeune ne se perde dans les rues de Bâle ou dans ses transports publics.

Reste la question de la finalité. Au-delà du bon déroulement de la rencontre, en vue de quoi mettre en place une telle logistique? A Bâle, ce jeudi 9 novembre, le comité d’organisation évoque plusieurs raisons: insuffler auprès des jeunes participants le courage de l’engagement dans un contexte d’instabilité; faire l’expérience d’une grande communauté de croyants. Pour Frère Emmanuel, membre du comité d’organisation, il s’agit surtout de chercher la paix et de la mettre en œuvre. Un but noble au service duquel la communauté de Taizé et ses bénévoles s’engagent résolument cette année encore, dans le sillage du père fondateur de ces rencontres et de la communauté qui les portent, le Vaudois Frère Roger Schutz, assassiné en 2005. (cath.ch/pp)


Bâle: les raisons de l’élection

Comme de coutume, Frère Aloïs, responsable de la communauté de Taizé, annonçait au terme de la dernière rencontre européenne le choix de la prochaine ville hôte: Bâle. Dix ans après Genève, les rencontres européennes de Taizé renouent avec la Suisse. Trois raisons principales expliquent ce choix, selon Frère Benoît, responsable de la communication:


Les rencontres européennes de Taizé

Les rencontres européennes de Taizé ont lieu chaque année pour le passage du nouvel an depuis 1978. Il s’agit d’une rencontre de prière et de réflexion œcuméniques de cinq jours sous le nom de «Pèlerinage de la confiance sur la terre». Elles sont organisées par la Communauté monastique œcuménique de Taizé, fondée en 1940 par Frère Roger Schutz (1915-2005), originaire de Provence dans le canton de Vaud. Attirés par la simplicité de la liturgie et réceptifs à l’esprit d’unité prôné par la communauté, près des deux millions de jeunes ont participé à ces rencontres qui ont préfiguré les JMJ. Elles ont connu leur apogée dans les années 90 avec en moyenne 80’000 à 100’000 participants.


Le programme

Comme chaque année, le programme s’articule autour de la prière, de la réflexion et des rencontres. Cette année c’est dans la Halle et l’Aréna Saint-Jacques de Bâle que se tiendront les prières en commun. Différents ateliers seront proposés aux jeunes durant les après-midi. Plusieurs thématiques y seront abordées, de la spiritualité à l’engagement social en passant par la création artistiques. Des temps festifs en famille d’accueil et en paroisse sont aussi prévus au programme de cette rencontre européenne dont le point d’orgue reste la veillée de prière dans la nuit de la Saint-Sylvestre.

Pierre Pistoletti

Portail catholique suisse

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