Le Magal des Mourides est célébrée chaque année par la communauté pour célébrer le retour d’exil du fondateur de la confrèrie, le cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927). Arrêté, puis déporté au Gabon, par l’administration coloniale, en 1895 pour insubordination, il a été ramené au Sénégal le 11 novembre 1902, correspondant au 18e jour d’As-Safir, deuxième mois lunaire du calendrier musulman. Chaque année, les mourides fêtent ce retour, qu’ils considèrent comme une victoire. Le Magal de Touba est le plus important évènement religieux des Mourides. Le jour du Magal est officiellement férié au Sénégal.
Pour le chef de l’Etat sénégalais, cité par le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, «des tueries au nom de la religion musulmane sont souvent perpétrées dans le monde, alors que l’Islam est une religion de paix. L’Islam est pratiqué au Sénégal depuis 1’000 ans. Nous avons des grands guides qui ont enseigné la paix et la tolérance». Il a ajouté que le Sénégal n’a pas besoin d’importer un autre discours sur notre religion ».
Par ailleurs, lors d’une table-ronde sur sur le thème: «médias, djihadistes et stratégie de contre-communication», des diplomates, des intellectuels, des agents de sécurité, des experts et des journalistes, ont débattu sur la lutte contre le terrorisme et ses modes de communication.
Organisée par le bureau paix et sécurité du Centre de compétence Afrique subsaharienne de la Fondation Friedrich Ebert d’Allemagne, la rencontre a permis de relever que le problème de communication des djihadistes a du mal à trouver la réponse adéquate. L’évolution du terrorisme en Afrique et au Moyen Orient, avec la montée en puissance de nouveaux conflits, pose de plus en plus d’inquiétudes chez les populations», ont relevé les participants à la table-ronde.
L’ambassadeur d’Allemagne au Sénégal, Stephan Röken, qui présidait les assises, a estimé qu’il faut «une approche communicationnelle, en lieu et place d’une solution militaire» au phénomène jihadiste.
Pour Doudou Dia, directeur exécutif de Gorée Institute, organisation panafricaine de prévention de conflits, la couverture médiatique du terrorisme et de l’extrémisme violent s’est intensifiée au point de devenir une sorte de ‘muse’ pour les rédactions. Ce qui n’est pas sans incidence sur la gouvernance sécuritaire des pays. Aussi a-t-il invité les médias, à examiner les défis professionnels et les dilemmes éthiques relatifs à la couverture médiatique des actes terroristes.
Cette hypermédiatisation, qui a quasiment phagocyté la communication institutionnelle classique, contribue à la banalisation de la violence et du crime, en accentuant la tendance au sensationnalisme, mais surtout en suscitant la méfiance, la suspicion et la peur généralisées », a-t-il fait remarquer.
Abdourahmane Dieng, chef de division sécurité régionale à la CEDEAO (Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest), a noté que les terroristes religieux cherchent leurs audiences pour exister. Ils s’érigent en véritables communicateurs indépendants, utilisant leurs propres moyens pour atteindre les médias, a-t-il rappelé, estimant que la solution semble difficile pour limiter les accès aux médias des terroristes. (cath.ch/ibc/mp)
Maurice Page
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