Il y a encore peu de temps, Martin Gadient était sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Son chemin désormais est celui de l’organisation de la Rencontre européenne de Taizé à Bâle, à la fin de l’année 2017, qui rassemblera 15’000 jeunes de toute l’Europe. Explications sur ce changement de voie.
Martin Gadient a travaillé comme assistant pastoral dans la paroisse zougoise de Menzingen-Neuheim. Retraité depuis l’an dernier, il saisit cette occasion pour se rendre à pied à Compostelle. «Sur le chemin, d’autres pensées émergent, confie-t-il. Je me suis dit: ›Tu peux encore faire des choses plutôt que de profiter simplement de ta pension’». Il s’adresse alors à la communauté de Taizé, en demandant s’il pouvait collaborer à l’organisation de la Rencontre européenne. Sa demande tombe à point nommé puisque la prochaine Rencontre aura lieu à Bâle. «
Pour Taizé, il est un partenaire idéal: sa fonction d’assistant pastoral lui a permis d’établir des réseaux dans toute l’Eglise en Suisse. Martin Gadient appartenait, notamment, à la direction nationale des communautés nouvelles qui organisa, dès les années 1980, la rencontre annuelle du Ranft, destinée aux jeunes catholiques de Suisse alémanique.
Désormais, Martin occupe une chambre dans une cure bâloise, pour mieux être intégré à l’équipe de préparation de la Rencontre européenne, soit 15 personnes, à pied d’œuvre depuis le début octobre dans la ville rhénane.
Il passe d’une paroisse à l’autre et fait la promotion de l’événement. Environ 15’000 jeunes de toute l’Europe sont attendus à Bâle, du 28 décembre 2017 au 1er janvier 2018. Il faut les héberger. «Chaque situation, chaque paroisse, chaque communauté évangélique fonctionne différemment.»
«J’explique aux gens que ce sont les personnes bénévoles qui doivent d’abord s’engager». Beaucoup de prêtres et pasteurs, ainsi que les équipes paroissiales pensent qu’ils doivent mettre eux-mêmes la main à la pâte. «Ils doivent plutôt demander à leurs paroissiens et les motiver en ce sens.» Ensemble, ils pourront ensuite travailler avec les permanents qui viendront à Bâle pour encadrer les rencontres locales.
Pour les communautés ecclésiales, s’engager pour la Rencontre œcuménique est un «immense gain». «Des jeunes viennent de toute l’Europe. Comme beaucoup d’autres jeunes, ils sont en recherche. Si on leur ouvre la porte, cela représente un enrichissement considérable pour la communauté locale».
Le comité d’organisation, dont Martin Gadient fait partie, souhaite, si possible, offrir un accueil dans les familles, plutôt que dans des hébergements collectifs pour tous les jeunes. «Cela crée des contacts. Et la vie familiale en est enrichie». Déjà la phase préparatoire actuelle conduit à de nombreux échanges. «La Rencontre de Taizé à venir est non seulement une chance pour la région de Bâle, mais aussi pour toute l’Eglise en Suisse».
Martin Gadient est convaincu, que ce rassemblement de jeunes chrétiens amène des prolongements. Il se souvient de la Rencontre vécue à Munich en 1993. Soixante groupes de prière de Taizé en sont issus. Il connaît même des familles qui ont gardé durant des années un contact avec les jeunes qu’elles avaient accueillis.
Les motivations des jeunes pour la rencontre sont variées. Certains accompagnent une amie ou un collègue, pour faire la fête. Mais «le cadre simple» du rassemblement, qui incite profondément à la prière, peut surprendre ces curieux, qui sont étonnés par le silence et par les chants. Et souvent l’»étincelle de Taizé» les atteint aussi.
«Je crois que les moments de prière communs, en grande assemblée, ainsi que les moments plus intimes dans les paroisses, font une forte impression. Les jeunes sont soudain insérés dans cette atmosphère spéciale». Fort de ses dix Rencontres européennes de Taizé, Martin Gadient a expérimenté que «les jeunes deviennent plus ouverts, qu’ils s’intéressent davantage aux autres et à l’Eglise». Quand une église est remplie de jeunes et de personnes plus âgées du village, cela fait un bon mélange.
Les effets à plus longue durée sont stimulés par la longue préparation de l’événement. Entre le début octobre et la mi-janvier, trois frères de Taizé et 12 bénévoles de toute l’Europe sont actifs en Suisse, pour veiller au bon fonctionnement de la Rencontre. «Les conditions sont optimales, pour que la rencontre porte ensuite des fruits en Suisse». (cath.ch/kath.ch/gs/bl)
Maurice Page
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