Dans la cour d’une maison du quartier de Jazra, en périphérie de Raqqa, hommes et femmes maquillées dansent en se trémoussant sur une musique folklorique pour célébrer le mariage d’Ahmad et de Heba. La scène aurait été inimaginable avant le 17 octobre dernier, quand la ville a été libérée de l’emprise djihadiste par une coalition arabo-kurde. L’Etat islamique (EI) ne tolérait en effet aucune mixité, danse, musique ou chant.
La famille du marié a eu la chance de pouvoir revenir il y a un mois dans la ville, encore désertée par la majeure partie de sa population. «Nous sommes très heureux. C’est le premier mariage après le départ des djihadistes», se félicite Othmane Ibrahim, le père d’Ahmad, en recevant les invités dans le hall. «Aujourd’hui, c’est le retour de la joie», ajoute-t-il, le visage rayonnant.
«Tout le monde attendait ce moment. Quel sens avait un mariage quand tout était noir?», s’écrie Khalaf al-Mohammad, autre cousin du marié. Il fait notamment référence au drapeau de l’EI et aux abayas sombres que les femmes étaient obligées de porter. «Aujourd’hui tout est blanc», constate-t-il avec un sourire.
La ville est encore largement inhabitable, en raison notamment des mines laissées par l’EI et des maisons dévastées. Mais ce mariage est perçu, malgré l’absence des déplacés et la disparition de proches dans la bataille, comme un signe d’espoir, souligne l’OLJ. (cath.ch/olj/rz)
Raphaël Zbinden
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