Dans cette lettre, les Mapuches réaffirment leur désir de dialogue sur la base du droit à l’autodétermination, contre toutes les formes de paternalisme et tout colonialisme dont, écrivent-ils, «nous avons été l’objet jusqu’à aujourd’hui». Les auteurs dénoncent également l’usurpation du territoire mapuche et de ses ressources avec «le consentement du Vatican». Les Mapuches espèrent désormais «un rejet clair de la Doctrine de la découverte, pour la rencontre entre deux mondes qui n’a jamais eu lieu».
Les auteurs ont rappelé «la lutte d’un peuple indomptable qui n’a succombé ni aux colonisateurs d’hier, ni aux envahisseurs d’aujourd’hui», tels que les compagnies minières et pétrolières, les entreprises agroalimentaires et les grands propriétaires terriens, «appuyés par les gouvernements du Chili et de l’Argentine».
«Mais les Mapuches, peut-on également lire dans le document, continuent à subir les violences et les abus, ainsi qu’une féroce répression, que ce soit en Patagonie argentine ou au Chili», ce dernier pays n’hésitant pas à appliquer, «une loi anti terroriste promulguée lors de la dictature d’Augusto Pinochet pour lutter contre la résistance des Mapuches».
Ainsi, à l’occasion de sa prochaine visite à Wallmapu, nom donné au territoire ancestral, les Mapuches rappellent au souverain pontife la nécessité d’entendre de sa part des paroles différentes du classique appel à la paix. «Nous aimerions que vous repreniez à votre compte notre appel pour établir la vérité, la justice et la paix».
«Nous espérons de votre part, concluent-ils, une déclaration emphatique sur la nécessité de compensation pour les dommages causés au peuple Mapuche, à son patrimoine territorial et culturel, de manière à atteindre une paix stable et durable, basée sur la vérité et la justice». (cath.ch/jcg/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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