Né à Vérone en Italie, mais ayant passé presque toute sa vie en Allemagne, le Père Romano Guardini (1885-1968) est considéré comme l’un des théologiens et philosophes des religions les plus importants du 20e siècle. Il est surtout connu pour ses ouvrages sur la liturgie, dont L’esprit de la liturgie, écrit en 1930.
Dans ce domaine, il a été l’un des protagonistes du Mouvement liturgique. Ce courant réformateur catholique est apparu au milieu du 19e siècle et s’est développé en Allemagne après la défaite de 1918, lorsque les Allemands, en forte recherche de sens, se sont tournés vers les monastères.
Ce Mouvement liturgique avait pour objectif de développer une meilleure connaissance et l’amour de la liturgie, de la part des laïcs notamment. Il a donné lieu à des études, des revues, et aura une grande influence sur la réforme liturgique du concile Vatican II.
En Allemagne, Guardini a enseigné à Berlin, Tübingen et Munich. Dans cette dernière ville, où il fut co-fondateur de l’académie catholique de Bavière, il a été le professeur du jeune Joseph Ratzinger. Devenu pape, Benoit XVI s’est souvent référé à son ancien maître. Il a repris notamment le titre de L’Esprit de la Liturgie pour l’un de ses propres ouvrages, et revendique la concordance de leurs projets.
Le pape François, quant à lui, avait commencé en 1986 en Allemagne une thèse de doctorat dédiée au théologien, projet qu’il n’aura jamais l’occasion de terminer. Il reviendra néanmoins souvent sur l’idée gardinienne qui avait guidée ce travail, celle de «la vie comme opposition polaire», que l’on retrouvera dans de nombreux passages de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013).
L’archevêché de Munich-Freising avait déjà évoqué durant l’été l’ouverture du procès de béatification. Il sera inauguré officiellement le 16 décembre à Munich, en même temps que celui de Fritz Michael Gerlich (1883-1934), journaliste anti-nazi assassiné en 1934 dans le camp de concentration de Dachau, en tant que combattant de la résistance.
Prenant position depuis 1931 contre le national-socialisme, Gerlich avait été emprisonné en 1933 sur la demande d’Hitler. Sa béatification pourrait être basée sur la reconnaissance de son martyre. (cath.ch/imedia/ap/mp)
Maurice Page
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