Très rapidement, la gauche vaudoise et les associations civiles, notamment Amnesty International ont appelé à manifester. «Il fallait une réponse rapide, large et unitaire face à de tels actes, Nous avons voulu convoquer un maximum de personnes, de toutes origines ou religions», a expliqué Pierre Conscience, secrétaire politique de Solidarités, au quotidien genevois Le Courrier.
Aux alentours de 18 heures, la foule a commencé à s’amasser sur la place de l’Europe. Divers intervenants ont pris la parole pour exprimer leur indignation. Joseph Daher, du mouvement Solidarités, s’est emporté contre «la normalisation de la parole raciste, et le climat de haine instauré par l’UDC et la droite raciste». L’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), par sa vice-présidente Sandrine Ruiz, a appelé au calme et à la paix religieuse. «Il ne faut pas laisser la haine envahir nos cœurs». Elle a dénoncé ce qu’elle espère être un acte isolé, en constatant une stigmatisation des musulmans en Suisse, et a enjoint les médias à éviter les amalgames, en mettant en avant les aspects positifs de l’islam.
Oscar Tosato, municipal socialiste chargé des sports et de la cohésion sociale de la Ville de Lausanne, a exprimé son soutien aux familles touchées ces actes ignobles visant la paix des morts, mais aussi la politique de la Ville. «Lausanne compte 43% d’étrangers, il est du devoir de la Ville de favoriser leur intégration, quelles que soient leurs origines ou leurs religions.»
L’Eglise réformée vaudoise (EERV) a fait part de sa profonde tristesse et a dénoncé un acte inacceptable envers les musulmans. Xavier Paillard, président du Conseil synodal, a réaffirmé la volonté d’un dialogue interreligieux afin de travailler à la paix confessionnelle.
Après les discours, la foule munie de nombreuses banderoles et pancarte s’est formée en cortège pour parcourir la ville en scandant des slogans de tolérance et de soutien aux musulmans.
Seul lieu du canton dédié aux sépultures de la communauté musulmane, le carré du Bois-de-Vaux a été vandalisé le 14 octobre. Une douzaine de tombes musulmanes ont été retournées. Le sol autour était est couvert d’ inscriptions racistes et injurieuses au spray gris.
La Municipalité de Lausanne a réagi aussitôt en annonçant sa décision de déposer une plainte pénale. «Nous condamnons absolument de tels actes qui déshonorent ceux qui les pratiquent», assène le municipal Pierre-Antoine Hildbrand. La Ville de Lausanne annonce que les familles dont les concessions ont été touchées seront personnellement contactées et que la remise en état des tombes sera assurée par les services de la ville sitôt que l’enquête le permettra. (cath.ch/cr/24H/mp)
Maurice Page
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