C’est sous le ciel magnifique de l’été indien romain que les professionnels de la communication français et suisses se sont rencontrés à l’entrée de l’Université de la Sainte-Croix. Le fait que le nombre de participants soit restreint ne fera que faciliter les échanges, s’est réjouie Patricia Laporte, coordinatrice du Séminaire romain pour journalistes, en introduction de cette quatrième édition. Car le dialogue entre responsables de l’Eglise et journalistes est l’un des objectifs de la rencontre, qui se déroule tous les deux ans à Rome. Les interventions ont également pour but de donner aux professionnels des médias des clés de compréhension sur des sujets actuels liés à l’Eglise.
Cette année, les organisateurs ont décidé de mettre l’accent sur la vitalité exceptionnelle du dialogue, à des niveaux très divers, sous le pontificat du pape François. Le séminaire déclinera ainsi, par l’intermédiaire d’une dizaine d’intervenants, les principaux domaines où ce dialogue est porté de manière spécialement intense par l’Eglise actuelle.
Le séminaire a débuté dans l’après-midi du 12 octobre, à l’ambassade de France près le Saint-Siège. Le ministre conseiller Yves Tessier d’Orfeuil y a exposé les enjeux et de la diplomatie du petit Etat. Les relations internationales sont en effet l’un des principaux champs où le pape François a déployé son aptitude à favoriser le dialogue.
Dans cette même perspective, Mgr Jean-Louis Bruguès, archiviste et bibliothécaire du Vatican est venu parler, à l’Université de la Sainte-Croix, de la «diplomatie du livre». L’ancien archevêque d’Angers a expliqué que ce type de diplomatie était «plus modeste, mais plus sûre que d’autres voies». La bibliothèque du Vatican est en effet l’une des plus riches de la planète, notamment en ce qui concerne les manuscrits anciens. De nombreux Etats et institutions du monde entier, qui veulent avoir accès à des archives concernant leur histoire, entrent par ce biais en contact avec le Vatican. Des échanges qui se passent souvent dans une atmosphère plus constructive et plus sereine que par les voies officielles. C’est ainsi que des pays tels que Cuba, la Chine ou encore la Serbie, qui entretiennent des relations plutôt tendues avec le Saint-Siège, ont trouvé un chemin de dialogue par l’intermédiaire de la bibliothèque.
Dans la soirée, les participants se sont réunis autour d’un repas, lors duquel le Père Laurent Mazas, du Conseil pontifical pour la culture, a fait part de son activité au sein du Parvis des gentils. Cette démarche, introduite par Benoît XVI, a étendu le dialogue au-delà de la sphère religieuse, notamment auprès des non-croyants. Le Père Mazas n’a pas caché pas les difficultés et les frustrations de cette entreprise. Il s’est réjoui néanmoins des nombreux épisodes fructueux d’échanges qui se sont produits dans ce contexte, notamment avec les jeunes. Il a estimé, qu’en tout cas en Italie, les actions du Parvis des gentils ont réussi à améliorer l’image de l’Eglise.
Le Séminaire explorera, lors des deux journées suivantes, les thèmes du dialogue avec les autres religions, avec les jeunes, ou encore avec les médias. Les participants rencontreront notamment Greg Burke, directeur du Bureau d’information du Saint-Siège.
Forte «délégation» suisse
Beaucoup de participants de cette quatrième édition du Séminaire romain pour journalistes y viennent pour la première fois. C’est le cas de Marie, journaliste indépendante à Paris. Pas spécialiste du milieu religieux, elle est venue justement pour s’informer, afin d’être mieux à même d’écrire sur des thèmes liés à l’Eglise catholique.
Outre cath.ch, plusieurs Suisses participent au colloque. Antonino, correspondant à Rome d’un quotidien romand, traite de façon régulière les informations sur le Vatican. Il souhaite augmenter sa connaissance de l’Eglise et partager son expérience de journalisme avec des collègues.
L’abbé fribourgeois Dominique Rimaz est aussi de l’aventure. Il s’agit pour lui de sa troisième participation. «Le Séminaire est toujours bien organisé et intéressant», souligne le prêtre qui a étudié la communication à l’Université pontificale de la Sainte-Croix. «On peut y avoir une meilleure vision des défis qui touchent l’Eglise et sa mission. Il s’agit d’une formation permanente qui aide également dans le ministère». L’abbé, qui est engagé de longue date dans la communication au sein de l’Eglise romande, assure qu’il est important pour les acteurs pastoraux de comprendre les formes de communication actuelles. (cath.ch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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