Il y a les drames personnels, et il y a les chiffres. En Suisse, le nombre excessivement élevé de suicides reste stable: trois suicides aboutis par jour! Quant au nombre de «suicides assistés», il a explosé de 360%: de 279 en 2003, il dépasse aujourd’hui 1’000 par année! Les clignotants ont viré au rouge depuis belle lurette.
Or certaines voix voudraient faire croire que les premiers sont dramatiques, tandis que les seconds seraient d’un type tout différent: rebaptisés «autodélivrance», les voilà devenus de bonnes actions. En réalité, un suicide reste de même nature, quelles que soient les circonstances, parfois atténuantes, mais parfois aggravantes aussi, lorsqu’il est calculé et rationalisé.
Or on s’est rarement interrogé sur le fond: qu’est-ce qu’un suicide? Qu’est-ce qui le distingue du martyre? La tradition occidentale est riche en réflexions et inflexions, depuis les stoïciens jusqu’à Thomas d’Aquin qui fixera la doctrine, depuis la Bible jusqu’à David Hume ou Emmanuel Kant.
Il est utile de s’informer de ce qu’on en dit depuis des siècles, pour y voir un peu plus clair: sans jamais juger quiconque, il importe néanmoins de faire comparaître les «justifications» (souffrances, peurs, maladie) devant la raison humaine afin de mieux discerner.
François-Xavier Putallaz | 09.10.2017
La distinction entre le don de soi jusqu’au sacrifice, et le triste désir de mort sera l’objectif de la prochaine rencontre internationale à l’Université de Fribourg les 12-13 octobre 2017.
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