Au Conseil national, l’élue verte Irène Kälin, 30 ans, succèdera le 27 novembre à Jonas Fricker, dont les propos sur le transport de masse de porcs, comparé à la déportation des juifs, ont soulevé la polémique.
Sa particularité? Elle a étudié l’islam, au hasard «d’études sur le monde arabe». Et cette plongée dans l’islamologie l’a «passionnée», confie-t-elle à 24 Heures. Se posant en défenseur des minorités religieuses, elle est de plus en plus convaincue que l’islam doit devenir une religion officielle en Suisse.
«Le modèle de coopération entre l’Etat et les religions est un succès, précise Irène Kälin au quotidien vaudois. Après la guerre du Sonderbund (1844-1848, ndlr), les autorités ont mené une politique d’intégration pour que protestants et catholiques puissent mieux cohabiter. On a ensuite intégré les juifs. Il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas avec les musulmans».
La nouvelle conseillère nationale argovienne reconnaît que certains imams ne respectent pas l’Etat de droit. Elle plaide donc pour que la Suisse s’engage dans le domaine de la formation. Et que des ressources financières soient engagées «pour établir des structures professionnelles comme pour les Eglises reconnues». Car, dit-elle, «ce n’est pas parce que quelques individus posent problème qu’il faut renoncer à l’intégration des organisations de musulmans qui veulent coopérer».
Lucide, Irène Kälin admet que sa proposition n’a guère de chances au Parlement. Et lorsqu’on lui répond que l’islam est étranger aux traditions helvétiques, elle rétorque que «la Suisse d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. Notre pays est devenu multiculturel et multireligieux. Même l’armée compte beaucoup de musulmans, ce qui montre le taux d’intégration». Et derrière l’idée de tradition, elle perçoit surtout un «problème d’identité religieuse». (cath.ch/24heures/bl)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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