Le cercle des étudiants de Ratzinger, un groupe informel des anciens élèves du futur Benoît XVI alors qu’il était professeur de théologie, était réuni du 1er au 3 septembre dernier pour ses journées annuelles de réflexion, avec pour thème cette année «La persécution des chrétiens et le martyre». A la suggestion de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED-ACN), les anciens étudiants du professeur Joseph Ratzinger avaient invité Mgr Kyrillos William Samaan. Il est venu témoigner de la situation des chrétiens d’Egypte, soumis à une forte pression des islamistes.
L’évêque d’Assiout a pu rencontrer à cette occasion le pape émérite Benoît XVI, qui réside depuis sa renonciation au monastère Mater Ecclesiae, dans les Jardins du Vatican. Dès avant sa renonciation au pontificat en 2013, le pape émérite avait cessé de prendre part à ces rencontres, mais il reçoit toujours les participants au colloque en petits groupes.
«Benoît XVI nous a reçus pendant trois quarts d’heure – Mgr Manfred Scheuer, évêque de Linz, en Autriche, le prélat allemand Helmut Moll (Cologne), qui a compilé pour la Conférence épiscopale allemande le martyrologe du XXe siècle, et moi-même – le lundi 4 septembre à midi. Il est au courant de tout et m’a demandé de lui parler de la situation en Egypte, notamment de nos relations avec le pape Tawadros II, patriarche de l’Eglise copte-orthodoxe, ainsi qu’avec l’Université d’Al-Azhar et les Frères musulmans».
Les relations entre le Saint-Siège et Al-Azhar, plus haute autorité du monde sunnite, avaient été rompues en 2011, au lendemain d’un sanglant attentat devant une église copte d’Alexandrie. Le pape Benoît XVI avait alors dénoncé une «stratégie de violences» visant les chrétiens et le «lâche geste de mort» qu’est celui de poser des bombes.
Malgré les démentis du Saint-Siège, Ahmed Al-Tayyeb, grand imam d’Al-Azhar, y avait vu une ingérence et l’institution islamique avait unilatéralement décidé de rompre ses relations avec le Saint-Siège. Mais les tensions remontaient déjà bien avant: c’est un discours du pape Benoît XVI sur le rapport entre la raison et la foi, prononcé à l’Université de Ratisbonne, en Bavière, le 12 septembre 2006, qui avait mis le feu aux poudres.
La visite du pape François au Caire les 28 et 29 avril dernier a marqué la reprise des relations officielles entre le Saint-Siège et Al-Azhar. (cath.ch/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse