La Vioz réagit à la motion du conseiller National Lorenzo Quadri (Lega/TI), approuvée le 27 septembre 2017 au Conseil national par 94 voix contre 89. Dans son argumentation, l’association faîtière des musulmans zurichois se base en partie sur la position du Conseil fédéral. Ce dernier avait recommandé, le 26 septembre, le rejet du texte de Lorenzo Quadri. Le membre du groupe UDC à l’Assemblée fédérale veut également obliger les mosquées à une complète transparence financière et les imams à prêcher dans une des langues nationales.
La Vioz souligne que beaucoup d’autres communautés religieuses pratiquent leur culte dans des langues étrangères et doivent se financer par des ressources venant de l’extérieur. C’est pourquoi, une interdiction qui serait dirigée expressément contre la communauté musulmane reviendrait à «entériner dans la législation une inégalité de traitement». En outre, les communautés qui accompagnent les nouveaux migrants sont forcées, à cause de la faible situation économiques de leurs membres, de chercher des financements ailleurs, par exemple auprès des fondations, argue le communiqué.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a estimé qu’il ne fallait pas «poser un soupçon généralisé» sur les communautés islamiques et les imams. Le Conseil fédéral, comme la Vioz, se dit convaincu que les prédicateurs et les groupes extrémistes peuvent être combattus par des mesures judiciaires ponctuelles.
La Vioz a estimé qu’une entrée en vigueur de la motion devrait s’accompagner d’une reconnaissance officielle des autorités, d’un financement des communautés musulmanes par le biais d’un impôt religieux perçu sur les contribuables musulmans, ainsi que de la création d’un centre de formation pour imams. (cath.ch/kath/rp/rz)
Raphaël Zbinden
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