Le Saint-Siège, continue à souligner que la présence chrétienne est indispensable au Moyen-Orient pour la paix et la stabilité, a insisté le cardinal Parolin. Beaucoup reste à faire après la libération à fin 2016 des villages chrétiens de la plaine de Ninive envahis par le groupe Etat Islamique (EI) à l’été 2014.
Au-delà de la reconstruction matérielle, il faut la reconstruction de la société irakienne et d’une coexistence paisible entre les habitants des différentes religions. Les chrétiens ne doivent donc pas être reconnus comme ‘une minorité protégée’, mais être considérés comme des citoyens à part entière, a-t-il affirmé à l’agence catholique italienne SIR.
Les chrétiens ne demandent pas de «statut particulier», a expliqué à I.MEDIA Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque de Mossoul. Ils veulent simplement pouvoir vivre sur la terre de leurs ancêtres, en autonomie, avec les droits de tous les citoyens.»
Il faut ainsi trouver un nouveau modus vivendi en Irak, a plaidé pour sa part Mgr Louis Sako, patriarche de l’Eglise chaldéenne, notamment avec des musulmans qui ont parfois soutenu l’EI. Les chrétiens sont encouragés par le patriarche à faire le premier pas pour reconstruire la confiance avec les musulmans.
Mais il faut aussi éradiquer l’idéologie fondamentaliste toujours très présente malgré les défaites militaires de l’EI. «Tant qu’il y a cette idéologie dans la tête des gens, c’est difficile pour nous», a renchéri Mgr Mouché. «Nous avons besoin de gens qui peuvent influer sur nos voisins, changer la mentalité».
Dans la région irako-syrienne, il ne faut pas voir une guerre de religion, a expliqué Mgr Alberto Ortega Martin, nonce apostolique en Jordanie et en Irak. Il s’agit selon lui «d’une guerre par procuration, d’un conflit séculier entre pays où sunnites et chiites sont majoritaires». Et entre d’autres pays comme les Etats-Unis, la Turquie et la Russie.
Quant à une venue du pape François en Irak – ce dont le pontife a manifesté le désir à plusieurs reprises, il faut que les conditions soient réunies, a estimé Mgr Ortega Martin. Non pas tant pour sa sécurité personnelle que pour éviter une récupération politique. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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