Saint Nicolas de Flüe reste un exemple et un modèle pour notre temps. Telle a été la conviction exprimée le 25 septembre 2017 à Sachseln, jour de la fête liturgique du patron de la Suisse. Une célébration qui a marqué le point d’orgue des festivités du Jubilé des 600 ans de la naissance de l’ermite du Ranft.
La fête liturgique de saint Nicolas de Flüe a été célébrée par les évêques suisses sur le tombeau du patron de la Suisse, à Sachseln dans le canton d’Obwald. Après la fête des familles le 23 septembre et la célébration œcuménique du 24, la journée du 25 a rassemblée de nombreuses délégations des cantons suisses et des diocèses de Suisse et de l’étranger. Les fidèles ont assisté à la messe sur le parvis de l’église via une retransmission vidéo.
Gardes suisses, porte-drapeau, délégations en costume traditionnel, évêque et nombreux membres du clergé, religieux et religieuses ont accompagné en procession la statue du saint jusque sur l’autel au son des grandes orgues, des cordes et de la chorale. Les évêques suisses étaient entourés de leur ancien confrère, le cardinal Kurt Koch, ancien évêque de Bâle, de l’archevêque indonésien Vincentius Potokota ou encore de l’évêque congolais Nicolas Djomo.
L’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, qui présidait la célébration, a invité les fidèles à se mettre à l’écoute et à l’école de Frère Nicolas, selon les termes de sa célèbre prière:»Mon Seigneur et mon Dieu, éloigne de moi tout ce qui m’éloigne de Toi. (…) détache-moi de moi-même pour me donner tout à Toi.»
Quel modèle pour notre temps ?
Le dominicain Peter Spichtig s’est interrogé dans son homélie sur ce que l’année jubilaire des 600 ans de la naissance de Nicolas de Flüe a pu apporté de nouveau. De nombreuses manifestations en Suisse à l’étranger ont permis de parler du saint national. Mais se limiter à une vision patriotique de Nicolas de Flüe comme défenseur du pays serait naïf. On peut certes prier Frère Nicolas pour la protection de la patrie, mais cela ne signifie pas la défense de notre bien-être et de nos comptes en banque, a expliqué le dominicain.
Dans sa vie d’homme, de soldat, de responsable politique puis d’ermite, Nicolas de Flüe a toujours cherché à être juste. Cette exigence morale reste valable aujourd’hui. «Nous avons aussi du sang sur nos mains: celui des femmes et des enfants exploités pour produire des vêtements bon marché, celui des mineurs qui extraient du sol les métaux précieux de nos téléphones portables», a dénoncé le prédicateur.
Un autre champ de tension dans la vie de Nicolas fut ses relations avec sa femme et sa famille. Pour Peter Spichtig, Nicolas et Dorothée ont conçu leur mariage de manière étonnamment moderne, comme un processus de développement. Leur relation a évolué jusqu’au moment où «il a dû quitter ses proches». Ils montrent que le mariage peut être projet d’une vie toute entière dans la mesure où chacun peut s’y développer.
L’appel du cor des Alpes
Après la messe, la fête s’est poursuivie par un apéro populaire sur le parvis de l’église. La clôture des trois jours de festivités a eu lieu dans la soirée. La sonnerie des cloches a résonné dans toute la vallée d’Obwald, accompagnée par l’appel à la prière du cor des Alpes au Flüeli-Ranft. (cath.ch/kath.ch/gs/mp)
L’appel à la concorde de Nicolas de Flüe n’a pas pris une ride
Pierre Pistoletti
L’heure est à une polarisation du politique, selon Dominique de Buman. Un contexte tendu, dans lequel l’appel à la concorde du saint patron de la Suisse reste d’actualité, estime le vice-président du Conseil national, en marge de la commémoration nationale des 600 ans de saint Nicolas de Flüe à Sachseln.