Lancée par le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, président de Caritas Internationalis, l’idée a définitivement pris forme lorsque, en juin dernier, le prélat a sollicité l’ensemble des membres de la fédération pour participer à cette campagne. «Une des questions les plus importantes que nous pouvons nous poser en tant qu’individus, communautés et pays en ces heures de mouvements de population massifs et de doutes global, est celle-ci: «Est-ce que je laisse la peur dominer dans mon cœur, ou est-ce que je permets à l’espérance de régner?»
Soutenue par le Vatican, convaincue «qu’il n’y a pas de moyen plus efficace pour promouvoir l’acceptation de l’étranger que de se mettre dans la peau d’un migrant», Caritas a donc mis en place un programme mondial destiné à promouvoir la rencontre avec l’autre. Objectif ? «Faire tomber les murs érigés dans les cœurs et les esprits à travers la prise de conscience des histoires de ceux qui ont été contraints à partir, qu’ils soient simples migrants ou réfugiés», a rappelé le Français Michel Roy, secrétaire général de Caritas Internationalis.
«On peut avoir peur des migrants lorsqu’un grand groupe de personnes arrive, mais lorsqu’on rencontre un migrant, alors, on a une vision différente», a-t-il souligné. Écouter leurs histoires fait comprendre «qu’il s’agit d’êtres humains qui ont beaucoup souffert. Ils ont quitté une situation où ils ne pouvaient continuer de vivre en raison de la violence de la misère. Une fois que l’on comprend l’histoire de la personne, alors on aura une attitude différente», a-t-il ajouté.
Pour Mgr João José Costa, archevêque de Aracaju, dans l’état du Sergipe, au nord-est du Brésil, chargé de coordonner la campagne au Brésil, il est indispensable que, dans chaque diocèse, paroisse et communauté, puisse être organisé un moment de mobilisation, de communication autour du thème des migrants. À travers cette expérience, Caritas souhaite que les personnes se connaissent, échangent des expériences, multiplient les savoirs et partagent la vie de manière positive.
Actuellement, selon le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (HCR), 230 millions de personnes vivent en dehors de leurs pays d’origine. Lors du premier semestre 2016, 3,2 millions de personnes ont été forcées de fuir de leur lieu de résidence à cause de conflits ou de persécutions, parmi lesquelles 1,5 millions sont des réfugiés ou des demandeurs d’asile. (cath.ch/jcg/mp)
Maurice Page
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