Depuis le 19 août, des manifestations sont organisées dans le pays, à l’appel de l’opposition, pour réclamer des réformes constitutionnelles, visant notamment à limiter le nombre de mandats du président de la république, Faure Gnassingbé Eyadéma. Au moins, deux personnes ont déjà été tuées lors de ces manifestations.
Dans une déclaration publiée le 17 septembre sur son site internet, la conférence épiscopale condamne «l’usage excessif de la force contre des concitoyens, parfois jusque dans leurs propres domiciles». Selon elle, les auteurs de ces actes, ainsi que leurs commanditaires «déshonorent le corps auquel ils appartiennent, ainsi que la foi qu’ils professent».
Les évêques rappellent n’avoir cessé de tirer la sonnette d’alarme sur la crise que traverse le pays, et s’est montrés inquiets de la situation socio-politique que vivent les Togolais depuis quelques semaines. Face à cette situation, la CET a estimé nécessaire, d’organiser, dans tous les diocèses, une prière de supplication pour la paix, précisément en faveur des réformes institutionnelles et constitutionnelles. L’objectif est «d’implorer la lumière de l’Esprit Saint» sur les plus hautes Autorités du pays, afin qu’elles opèrent «urgemment les réformes demandées par le peuple, conformément à la Constitution de 1992».
La CET accorde une importance particulière à ces réformes, sans lesquelles, il est impossible de ramener la paix et la cohésion sociale dans le pays. Elle s’est dite convaincue qu’elles sont indispensables au vivre ensemble, tout en invitant la classe politique à s’inscrire dans une démarche responsable, sincère et constructive.
Dans leur déclaration les Évêques togolais lancent un appel à l’armée qu’ils exhortent à adopter «une attitude républicaine de neutralité», en évitant toute immixtion dans le débat politique, conformément à la Constitution. De même, ils ont invité les responsables des Institutions de la république, à éviter d’afficher publiquement leur appartenance politique.
Aux leaders politiques, les évêques demandent d’éviter d’organiser le même jour, des manifestations antagonistes, de peur que ces rassemblements ne débouchent sur des affrontements aux conséquences imprévisibles.Quant à la population, elle est invitée à ne pas céder à la tentation de commettre des actes de violence ou des représailles contre leurs frères et sœurs d’autres convictions politiques.
Pour tout cela, la CET a appelé les catholiques à continuer de prier pour leur pays, dans leurs paroisses, les CCCB (Communautés chrétiennes catholiques de base) et les diverses associations, «afin qu’une paix durable s’établisse dans les cœurs des concitoyens et que se calment les tensions sociopolitiques qui secouent notre pays». (cath.ch/ibc/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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