La section vaudoise de Patrimoine suisse a déposé le 12 septembre 2017 une pétition munie de 1’200 signatures contre la vente de 20 cures par l’Etat de Vaud. Les cures vaudoises représentent un ensemble exceptionnel non seulement sur le plan vaudois mais aussi suisse, voire européen, estime l’association. Raison pour laquelle, elles méritent une protection particulière qui risquerait de ne plus être assurée en cas de vente.
En juillet de 2015, le Conseiller d’Etat Pascal, le conseiller d’Etat Pascal Broulis avait annoncé que l’Etat avait l’intention de vendre 20 cures, après en avoir déjà cédé 18 lors d’une première opération achevée en 2012. «Il y a trop de cures, certaines ne sont pas habitées, elles ne répondent plus aux missions de l’Eglise, ni du service public», avait-il expliqué. Il se défendait toutefois de vouloir brader le patrimoine et affirmait notamment que les communes seraient prioritaires lors des ventes. Entre 12 et 18 millions de francs sont attendus de l’opération.
Les cures sont un héritage unique d’un moment de notre histoire, elles ont contribué à façonner l’image de notre pays, relevait en 2016 la section vaudoise de Patrimoine suisse dans son dernier bulletin A suivre…
La majeure partie d’entre elles ont été construites entre 1536, date de la conquête bernoise et de la Réforme et 1845. Elles sont d’une qualité architecturale et d’une exécution remarquable. Depuis les années 1970, cet ensemble a fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’Etat. La conservation de la valeur d’ensemble de cette unité ne peut être garantie qu’en restant propriété de l’Etat, souligne le comité de Patrimoine suisse. En cas de vente, l’association craint la perte de l’image typique des villages reconnaissable par cette composition particulière formée par la cure et l’église associée parfois à l’école.
De l’avis de Patrimoine suisse, l’Etat devait adopter une attitude beaucoup plus restrictive dans son projet de vente de ses cures. Il devrait s’interdire la vente de tous les bâtiments à haute valeur patrimoniale ou construits avant 1845. Pour les cures de moindre intérêt, on pourrait examiner l’opportunité d’une éventuelle vente à certaines conditions : que la cure soit vide de pasteur et de locataire, qu’elle ne constitue pas, avec l’église et l’école un ensemble significatif pour l’identité du village et qu’un droit de préemption soit accordé aux paroisses et aux communes. De fait, sur les 20 cures en question, 18 seraient ainsi exclues de toute vente.
Patrimoine Suisse a reçu, le 12 septembre, le soutien du Vert Vassilis Venizelos qui a déposé une interpellation au Grand Conseil. Les députés signataires se disent soucieux du maintien de ce patrimoine exceptionnel et veulent connaître la stratégie du gouvernement quant à son avenir.
Le député demande combien d’offres le Conseil d’Etat a reçu, quel est le profil des acquéreurs, si l’exécutif considère que la législation actuelle est suffisante pour protéger durablement les cures vaudoises ou encore s’il compte valoriser les cures vaudoises comme un ensemble patrimonial d’importance. (cath.ch/ag/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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