La commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi a «des motifs raisonnables de croire que des crimes contre l’humanité ont été commis, depuis avril 2015, début des troubles, et continuent à être commis» dans le pays, selon un rapport rendu public le 4 septembre 2017. Elle demande une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) et appelle à la mobilisation de l’Union africaine (UA).
Selon cette commission d’enquête, plusieurs milliers de crimes ont été commis au Burundi durant cette période. «Les auteurs sont à chercher principalement du côté des services de renseignement, de la police, de l’armée mais aussi au sein des Imbonerakure, la milice des jeunes du CNDD-FDD, parti au pouvoir», peut-on lire dans le rapport de la commission.
La Conférence épiscopale, pour sa part, a rédigé une déclaration intitulée «Fondés dans le Christ, œuvrons pour la paix dans la vérité et le dialogue», publiée à l’issue de son assemblée plénière tenue à l’archevêché de Bujumbura, la capitale du 6 au 8 septembre 2017. Cette déclaration a été lue dans toutes les paroisses, dimanche 10 septembre.
Elle constitue un prolongement du message de la conférence du 9 juin 2016 dans lequel les évêques déclaraient qu’il ne peut y avoir de paix que fondée dans la vérité et la justice. Pour la CECB, ce dialogue doit être privilégié dans l’intérêt supérieur de la nation. Il permettra aussi de barrer la route à tous ceux qui voudraient emprunter la voie de la guerre.
Dans ce cadre, les évêques burundais ont invité tous les hommes politiques et la société civile à y participer, sous la médiation d’un facilitateur, tout en exprimant leur inquiétude, au cas où ce dialogue tarderait à avoir lieu. Ils ont précisé que cet appel au dialogue n’est nullement une ingérence, rappelant que lorsque les évêques s’expriment pour donner un enseignement qui soit en rapport avec la vie sociale, et en éclairant la vie politique par la lumière de leur prédication, «cela rentre dans leur propre mission».
Ce message aux Burundais, qui veut «éveiller les consciences», vise principalement à préciser l’identité et la mission de l’Eglise catholique, et à donner des conseils au peuple burundais pour trouver des solutions adéquates à la situation d’impasse que vit le pays, a encore indiqué la CECB.
Ils ont exhorté les fidèles catholiques à ne jamais prêter l’oreille aux mauvais conseillers qui les incitent à refuser l’interprétation que leurs évêques leur font de la parole de Dieu et du magistère de l’Eglise en matière de foi et de mœurs ainsi qu’en matière de questions sociales.
Ils ont également attiré leur attention sur la prolifération de mouvements religieux, de confessions religieuses et de prédicateurs sans mission, tout en indiquant l’attitude chrétienne à prendre face à ce phénomène. (cath.ch/ibc/com/be)
Jacques Berset
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