La seule rencontre spécifiquement organisée avec les prêtres, religieux et consacrés s’est tenue à Medellín, capitale de la région historiquement la plus catholique du pays. Près de 12’000 personnes ont été invitées à cette rencontre organisée dans un stade. Pour l’occasion, les reliques de la seule sainte colombienne, Mère Laura Montoya, avaient été placées sur l’estrade.
«Nous sommes un peuple élu pour la vérité et notre appel doit être dans la vérité», a déclaré le pape devant cette assemblée. Ainsi, «si la vocation veut véritablement porter du fruit, elle doit être greffée sur Jésus et révéler un désir authentique de se configurer à Jésus».
Il ne peut donc y avoir de place pour la duperie, pour la duplicité, pour les choix mesquins, a ajouté le pape. Les vocations, a-t-il asséné, meurent quand elles recherchent les honneurs, la tranquillité personnelle, la promotion sociale et les intérêts matériels. Le diable entre par la poche», a mis en garde le pontife, rappelant que nul ne peut servir Dieu et l’argent.
«Nous ne pouvons pas profiter de notre condition de religieux et de la bonté de notre peuple pour être servis et obtenir des bénéfices matériels», a-t-il poursuivi. Mettant également en accusation le venin du mensonge, la dissimulation, la manipulation et l’abus envers le peuple de Dieu. Ces comportements sont des sarments desséchés de la vigne du Seigneur que «Dieu nous demande de tailler».
«Toutefois, a affirmé le pontife, le Seigneur purifie la vigne de ses imperfections lorsque nous sommes capables de nous livrer, de donner librement notre vie». Et la vocation peut alors porter du fruit en abondance. L’histoire de Medellín, a-t-il illustré, donne en exemple des saints et bienheureux montrant «qu’il est possible de répondre fidèlement à l’appel du Seigneur, qu’il est possible de porter beaucoup de fruit.
«Si Dieu est prêt à nous purifier, cela ne signifie pas rester dans une attitude purement passive». Trois attitudes sont nécessaires, a poursuivi le pape. Toucher l’humanité de Jésus, c’est-à-dire suivre Son regard, Ses sentiments, Ses gestes et Ses paroles. Seconde attitude, contempler la divinité du Seigneur, notamment par la lecture des Ecritures et l’adoration. Enfin, en vivant dans la joie: «notre joie contagieuse doit être le premier témoignage de la proximité et de l’amour de Dieu», a lancé le pape.
«Ces attitudes, témoignages de la vie, de la ferveur, de l’envie de conduire les autres au Christ, permettent de faire surgir des vocations authentiques», a affirmé le pape François. Et ce, même dans des environnements chargés de contradictions, de clair-obscur, de situations relationnelles complexe. En effet, malgré des chemins de souffrance et de sang, Dieu continue d’appeler […] des hommes et des femmes dans la fragilité de leur histoire personnelle et communautaire, a expliqué le pape.
Le pape est apparu très détendu pendant cette rencontre. Il n’a pas hésité à s’écarter en de nombreuses occasions de son texte écrit, racontant des anecdotes personnelles ou plaisantant. Pour le plus grand plaisir de son auditoire, qui l’a chaleureusement applaudi à plusieurs reprises et parfois ri aux éclats. (cath.ch/imedia/xln/bh)
Bernard Hallet
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