Les mots sont durs et sans appel. «La présidence de la CNBB condamne avec véhémence les décrets du gouvernement brésilien qui permettent d’étendre l’exploitation minière à la Réserve nationale du cuivre et ses associés (Renca)» aux compagnies privées. Les décrets, signés le 23 août 2017, mettent fin à cette réserve créée en 1984, durant la dictature militaire, qui réservait l’exploitation minière aux compagnies publiques. La zone, de la taille du Danemark, est de grande valeur sur le plan de la biodiversité. De nombreuses tribus indigènes y vivent également.
Le 24 août, le décret présidentiel a toutefois été suspendu par un tribunal brésilien. Reprenant les arguments de la cour, la CNBB a rappelé que la décision gouvernementale contrevenait à la Constitution Fédérale qui exige de consulter les peuples indigènes. Selon les évêques, la décision de Michel Temer, met aussi en évidence la logique de marché qui est en train d’être adoptée au Brésil.
Dans le communiqué publié le 6 septembre, les évêques estiment que ces décrets ont été signés «au détriment de la vie, de la dignité de la personne et de la protection de la Maison Commune». «Les politiques gouvernementales destinées à promouvoir les complexes hydroélectriques, les compagnies minières et l’agrobusiness, avec la flexibilisation des normes environnementales, annulent les efforts accomplis en faveur de la préservation de la nature», assure la CNBB.
La mesure défendue par le président brésilien est vivement critiquée par de nombreux représentants de la société civile pour les conséquences irréversibles sur l’environnement qu’elle pourrait avoir. Michel Temer a de son côté assuré que la suppression de la Renca allait «revitaliser l’activité minière brésilienne, qui représente 4% du produit intérieur brut (PIB), mais qui «souffre de la réduction des taux de croissance globaux et de la baisse de la consommation, notamment en Chine». (cath.ch/jcg/rz)
Raphaël Zbinden
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