Au premier jour de son voyage, dans son discours aux autorités politiques et économiques du pays, du 1er au 8 juillet 1986, Jean Paul II avait commencé par rappeler la vocation chrétienne spéciale de la Colombie et les responsabilités déterminées qui en découlent pour ses dirigeants.
Reprenant les paroles exactes de Paul VI, venu dans cette même ville de Bogota en 1968, le pape polonais avait invité ces dirigeants à de «courageux sacrifices» afin d’opérer les réformes nécessaires et empêcher ainsi «les révoltes du désespoir» du fait des inégalités sociales.
Plaidant pour une société plus juste pour faire disparaître l’inquiétude morale de la société colombienne, Jean Paul II avait alors fait un tour d’horizon des différents obstacles à surmonter. Parmi ceux-ci, le fait de ne pas considérer l’intérêt et la dignité de l’être humain dans les entreprises.
Le pontife avait aussi mis en évidence le contraste entre la «civilisation de l’amour» désirée, et les vagues de violences réitérées dans le pays, souvent aggravées par la chute des valeurs morales fondamentales.
Sur le plan spirituel, Jean Paul II avait rappelé le «grand trésor» que constituaient «les solides valeurs chrétiennes enracinées dans votre peuple». 31 ans avant le voyage du pape François, le pontife polonais avait ainsi encouragé les Colombiens à une reconstruction économique, morale et spirituelle de leur pays. En 1968, Paul VI avait pour sa part ordonné 200 prêtres et diacres, et ouvert la seconde conférence générale du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM). (cath.ch/imedia/af/be)
Jacques Berset
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