Mgr Jesús Emilio Jaramillo Monsalve, de l’Institut pour les Missions étrangères de Yarumal, était évêque d’Arauca quand il fut assassiné par la guérilla de l’ELN en 1989 dans les environs de Fortul, tandis que l’abbé María Ramírez Ramos, prêtre diocésain, fut tué à Armero en 1948, lors des émeutes provoquées par l’assassinat de Jorge Eliecer Gaitán, candidat à la présidence de la République colombienne.
Ces nouveaux bienheureux viendront ainsi s’ajouter à la liste des saints vénérés dans le pays, déjà constituée de grandes figures de l’Eglise. Trois d’entre eux, saints patrons, se sont particulièrement illustrés par leur «sainteté lumineuse».
Saint Louis Bertrand – connu dans le monde hispanique comme San Luis Beltrán – est le premier d’entre eux à être canonisé en 1671, par le pape Clément X. Né à Valence en Espagne en 1526, il prend l’habit dominicain et part pour la Colombie en 1562 où il décide de vivre pauvrement pour être plus proche des autochtones. Il déploie alors une intense activité apostolique, baptisant de très nombreux Indiens. Son procès en canonisation fait état du don des langues, lui permettant de se faire comprendre des populations locales.
Lassé par la cruauté, la débauche et l’avarice de la plupart des conquistadores et des encomienderos espagnols qui réduisaient la population indigène en esclavage et contrecarraient la diffusion de l’Evangile, «il s’endormit comme un rayon de lumière», dirent ceux qui assistèrent à sa mort en 1581.
Saint Pierre Claver est commémoré le 9 septembre. Le 10 septembre prochain, le pape François se recueillera sur le tombeau du prêtre jésuite catalan à Carthagène des Indes. Le pape Jean Paul s’y était rendu lui aussi en 1986, affirmant dans son discours que le saint «brille d’une clarté spéciale dans le firmament de la charité chrétienne de tous les temps».
Né en 1580, saint Pierre Claver n’a été canonisé qu’en 1888 par le pape Léon XIII. Le pontife lui vouait une grande dévotion. Il ira jusqu’à dire qu’après la vie du Christ, aucune vie ne lui avait davantage «remué l’âme» que celle du grand apôtre saint Pierre Claver. Il l’a alors déclaré «patron universel des missions auprès des Noirs». C’est notamment pour cette raison que 300 jeunes afro-américains interpréteront une chorégraphie lorsque le pape François se rendra sur la tombe du saint.
Pierre Claver se rend en 1610 à Carthagène des Indes où il est ordonné prêtre en 1616 et se fait «esclave des Africains, pour toujours». Dans ce port arrivent en effet des esclaves par centaines que Pierre Claver nourrit, soigne et évangélise. Il aurait baptisé, dit-on, quelque 300.000 âmes. Il s’éteint en 1654.
Sainte Laura Montoya Upequi est la première sainte de Colombie. Elle est canonisée en 2013 par le pape François. Laura Montoya Upegui, «vierge, qui s’employa avec zèle à gagner à Dieu, en leur annonçant l’Evangile, les peuples indigènes encore ignorants de la foi chrétienne», lit-on dans le martyrologe romain. En 1914, elle fonde les Missionnaires de Marie Immaculée et de sainte Catherine de Sienne, «afin d’apporter la lumière de l’Evangile aux habitants des forêts», expliquera Jean Paul II lors de sa cérémonie de béatification.
Après une vie de service, elle meurt à Medellìn en 1949. Sa congrégation comptait alors 90 maisons dans trois pays, et 467 religieuses. Elles œuvrent à présent dans 19 pays en Amérique, en Afrique et en Europe. (cath.ch/imedia/ah/be)
Jacques Berset
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